Fermé depuis 2008, le chantier a redémarré en septembre. La communauté d’agglomération Cap’Excellence reste prudente sur le calendrier.
Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Expositions, concerts, spectacles de danse et de théâtre, salons du livre… Inauguré en 1978, le Centre des arts et de la culture peut s’enorgueillir d’avoir été le fleuron de la culture guadeloupéenne pendant trois décennies. S’il a fait les grandes heures de l’île Papillon, l’enlisement de son chantier de rénovation est devenu le triste symbole de la gestion chaotique des collectivités locales.
Tout commence en 2009, lorsque la commune de Pointe-à-Pitre (alors maître d’ouvrage) réalise que le budget du chantier a été largement sous-évalué : l’enveloppe de 16 millions d’euros ne comprend ni le désamiantage ni la mise en conformité avec les nouvelles normes parasismiques. La Ville, dont la « situation financière tendue » est soulignée la même année par la Chambre régionale des comptes Guadeloupe, Guyane et Martinique, se retrouve dans l’incapacité de financer les travaux – réévalués à 39 millions – et signe le transfert du Centre à la communauté d’agglomération Cap’Excellence en 2011. Les travaux de désamiantage ont enfin lieu, suivis de la destruction d’une partie du bâtiment après un diagnostic parasismique. Démarré en 2015, le gros œuvre est réalisé à 95% lorsqu’il est stoppé net en 2020 sur fond de pandémie. S’ensuivent cinq années de déshérence des politiques publiques, ponctuées par le squat du Kolèktif Awtis Rézistans à compter de 2021.
Alors que plus personne ne l’attend, le chantier reprend soudainement en septembre 2025 sous la houlette de la Semsamar, mandataire de la réhabilitation. Le budget, adopté pendant l’été, s’élève à 18 millions d’euros – il est financé dans sa grande majorité par Cap’Excellence avec l’aide de l’État, de la Région et du Département. « Le Centre des arts et de la culture ne s’ouvrira pas à l’identique tout de suite, prévient d’emblée Francesca Faithfull, vice-présidente de la Commission culture & patrimoine de Cap’Excellence. La phase A du chantier vise à mettre à la disposition des artistes une salle de spectacle de 1 2000 places. » Prudente, la collectivité ne s’avance pas sur la date de livraison. « La phase B, qui comprendrait la création d’un espace d’exposition, dépendra des financements », ajoute Francesca Faithfull. Il va falloir patienter encore de longues années avant de voir le poumon culturel de la Guadeloupe renaître de ses cendres.
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Les travaux du Centre des arts et de la culture de Pointe-à-Pitre reprennent
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°662 du 3 octobre 2025, avec le titre suivant : Les travaux du Centre des arts et de la culture de Pointe-à-Pitre reprennent








