Art contemporain - Sculpture

Le Cyclop à Milly-la-Forêt de nouveau ouvert au public 

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 24 mai 2022 - 459 mots

MILLY-LA-FORET

Inaccessible depuis un an, l’œuvre de Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle et leurs amis artistes était en restauration.  

La restauration du Cyclop, démarrée l’année dernière, vient de s’achever. Le chantier n’aura duré qu’un an. Réalisée par Jean Tinguely (1925-1911), sa femme Niki de Saint Phalle (1930-2002) et quelques-uns de leurs amis artistes, cette tête sans corps, avec un œil, une bouche et une oreille couverts de miroirs, va pouvoir s’offrir à nouveau au regard des visiteurs.

Construit en forêt de Milly, non loin de Fontainebleau, Le Cyclop est soumis aux intempéries. Et avec le temps, le vent et la pluie ont fini par l’abîmer. Sa restauration devenait donc urgente. Pendant un an, une vingtaine de restaurateurs, spécialisés dans le verre, le bois, le métal ou le textile, est intervenue pour remettre en état les divers éléments du Cyclop. Leurs plus grandes préoccupations ont été La Face aux miroirs et L’Hommage aux déportés

Recouvrant la tête du Cyclop, la Face aux miroirs de Niki de Saint Phalle s’est vite abîmée après sa réalisation (1987). Le tain des miroirs s’est d’abord affaibli. Puis le développement de micro-organismes dans la paroi a fini par les décoller. En 2012, un filet a même été tendu par-dessus pour empêcher les morceaux de miroirs de tomber sur les visiteurs. Les 50 000 tesselles qui composaient l’œuvre ont donc été remplacées (en respectant leur découpe sans angles droits et leur modulation de taille), avec l’apport de Saint-Gobain en miroirs et en colle.  

Suspendue sur une plateforme à l’arrière du Cyclop, L’Hommage aux déportés d’Eva Aeppli se compose d’un wagon SCNF des années 1930 avec, à l’intérieur, une quinzaine de figures en soie et velours. La mauvaise isolation du wagon contrariait la conservation de sa structure et celle de ses « habitants ». Outre les œuvres de Niki de Saint Phalle et d’Eva Aeppli, les restaurateurs sont intervenus sur La Jauge de Jean-Pierre Raynaud, que l’on aperçoit derrière Le Cyclop, l’Hommage à Mai 68 de Larry Rivers et aussi Le tableau électrique de Rico weber. 

L’opération a coûté 1,2 million d’euros. Son financement a été assurée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) et le ministère de la Culture. L’entreprise Saint-Gobain a également fourni des matériaux. Et l’appel au mécénat privé à permis de compléter le tout. 

Entreprise en 1969, la construction du Cyclop avait entièrement été financée par Jean Tinguely. Il aura fallu dix ans pour le mettre sur pieds et quinze ans de plus pour lui donner l’aspect qu’il a aujourd’hui, avec toutes les contributions de ses amis artistes. Donné en 1987 à l’État, il est aussitôt entré dans les collections du Centre national des arts plastiques. Enfin, en 1988, le ministère de la Culture en a délégué la gestion à l’association qui porte son nom, Le Cyclop.

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