Art contemporain - Disparition

Jean-Luc Parant (1944-2022)

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 8 août 2022 - 412 mots

CAEN

L’écrivain et artiste Jean-Luc Parant à l’œuvre singulière est décédé le 25 juillet à Caen.

L’artiste et écrivain français Jean-Luc Parant s’est éteint à l’âge de 78 ans. Au centre de son travail artistique et littéraire : des boules et des yeux. Des boules de cire ou de terre, petites ou grandes, noires ou grises, recouvertes ou non. Et des yeux un peu rêveurs. Jean-Luc Parant se décrivait lui-même comme un « fabricant de boules et de textes sur les yeux ». 

Jean-Luc Parant est né en Tunisie, à Mégrine, en 1944 avant de rejoindre la France. A Paris d’abord, puis dans la Drôme à Buis-les-Baronnies, et dans l’Orne, à Fresnay-le-Samson. Ce qui ne l’a pas empêché, rapporte l’ancien ministre Jack Lang, d’être resté « tunisien de cœur » et de s’être volontiers proclamé « artiste franco-arabe ». 

Il s’est formé à l’École Boulle, à Paris, entre 1961 et 1966. Mais son obsession pour tout ce qui est sphérique est né avant qu’il ne termine ses études. En 1963, il présentait sa première exposition personnelle à l’Hôtel Colbert de Torcy (Paris) constituée de 84 reliefs d’yeux. La machine à fabriquer des boules et des yeux était lancée. Elle allait durer une soixantaine d’années.  

Son œuvre est présente dans les collections publiques françaises. Notamment à l’Institut du Monde Arabe (IMA), au Centre Pompidou, au Musée d’art moderne de la ville de Paris et à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Mais elle a aussi été exposée dans des galeries étrangères, chez Bernard Cats à Bruxelles et Thomas Baebor & Co. à San Diego. 

Dans le film au titre un peu provocateur que Claire Glorieux a consacré à Jean-Luc Parant en 2017, l’artiste donne le sens de son travail : « Au départ l’homme n’était pas debout. Il était sur ses quatre membres. Donc, on a gardé dans les mains la mémoire de la terre. Les mains, si on les laisse aller en mouvement, elles font des boules. C’est bizarre. Les enfants font ça automatiquement. D’ailleurs, ça ne leur suffit pas. Une fois qu’ils ont fait cette boule en terre, ils me demandent : maintenant qu’est-ce qu’on fait ? Comme si, pour eux, faire une boule, c’était simplement toucher. C’est parce qu’ils pensent. Alors que moi, je n’ai jamais pensé à rien ». 

Les dernières années de sa vie, Jean-Luc Parant les a passées en Normandie, en compagnie de son épouse, l’artiste Titi Parant, qui l’accompagnait dans son travail depuis leur rencontre en 1966. 
 

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