Art public

Eurost-Art

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 21 mai 2008 - 535 mots

Eurostar lance un concours pour l’édification d’une œuvre d’art monumentale à proximité de Londres.

EBBSFLEET (ROYAUME-UNI) - L’ouverture à l’automne dernier de la nouvelle gare St Pancras International à Londres a été marquée par la création d’une nouvelle desserte sur la ligne Paris-Londres, à Ebbsfleet, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale britannique, en bordure du comté du Kent.
Nichée dans un vaste no man’s land, la gare doit accompagner le développement de la « Ebbsfleet Valley », immense territoire de plus de 400 hectares. L’aménagement progressif d’une surface de 150 hectares, envisagé pour les vingt années à venir, devrait donner naissance à des programmes mixtes où sont prévus plus de 10 000 logements et quelque 800 000 mètres carrés de bureaux. Le tout pour un coût global estimé aujourd’hui à 3 milliards de livres sterling (3,8 milliards d’euros).
Le développement de cette nouvelle zone de croissance de l’agglomération londonienne représente pour Eurostar une formidable opportunité. La compagnie mettra d’ailleurs en service, vers la fin 2009, des dessertes domestiques de la capitale, avec des trajets d’une durée de 17 minutes. Selon Richard Brown, son directeur général, l’ambition d’une telle opération est double : « aider à faire exister Ebbsfleet sur la carte et établir une nouvelle identité pour le site et ses futurs habitants ».
Cette dernière volonté est à l’origine d’un projet d’art public pour lequel Eurostar s’est associée à Land Securities, le plus gros trust d’investissement immobilier britannique, et London & Continental Railways (LCR) – l’équivalent (privé) de Réseau ferré de France –, afin d’édifier à 500 mètres de la gare une œuvre d’art monumentale, voulue comme un symbole et une marque de reconnaissance de la région.
C’est l’agence culturelle londonienne Futurecity (associée en amont à des opérations de développement urbain et architectural), qui a établi un comité de sélection chargé de nommer cinq artistes – Daniel Buren, Richard Deacon, Christopher Le Brun, Mark Wallinger et Rachel Whiteread –, pour une compétition dont le lauréat sera choisi par un jury à l’automne prochain. La réalisation de son projet sera financée à hauteur de 2 millions de livres sterling (2,6 millions d’euros).
Exposés à partir du 27 mai dans une galerie spécialement conçue au sein du centre commercial Bluewater, distant d’environ 2 kilomètres de la gare d’Ebbsfleet, les projets n’ont en commun que la seule contrainte qui leur fut imposée : une hauteur comprise entre 45 et 50 m.
Quand Rachel Whiteread invente un château d’un nouveau genre, avec une « montagne recyclée » sur laquelle trône le moulage de l’intérieur d’une maison, Mark Wallinger, à la fois terre à terre et onirique, installe un colossal cheval blanc, trente-trois fois plus grand que la normale. Richard Deacon déploie une complexe structure composée de vingt-six polyèdres. Quant à Daniel Buren, il propose d’élever une tour faite de cubes évidés empilés, aux dimensions décroissantes, traversée par un rayon de lumière verte. Vue de loin, l’installation semble conduire le regard vers une perspective infinie. Le nouveau totem de la région devrait s’élever à l’horizon 2010.

THE EBBSFLEET LANDMARK

Du 27 mai au 27 août, Water Circus, Bluewater Shopping Center, Greenhithe, Kent, Grande-Bretagne, www.bluewater.co.uk, ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Informations : www.ebbsfleetlandmark.com.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°282 du 23 mai 2008, avec le titre suivant : Eurost-Art

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