Disparition - Photographie

Disparition du photographe malien Malick Sidibé

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 15 avril 2016 - 431 mots

BAMAKO (MALI) [15.04.16] - Surnommé « l’oeil de Bamako », le photographe Malick Sidibé est décédé le 14 avril des suites d’un cancer. Reconnu à l’échelle internationale, il était représenté par la galerie André Magnin.

L’artiste Malick Sidibé est décédé jeudi 14 avril à l’âge de 80 ans. L’information a été confirmée par la galerie qui promeut son travail, la galerie Magnin-A.

Né en 1935 à Soloba, au Mali, Malick Sidibé a été le témoin de l’effervescence de Bamako lors de l'Indépendance du pays en 1960. « Malick Sidibé est à la fois témoin et acteur des mutations d´une jeunesse africaine partagée entre la tradition et l´émergence d´une mode, d´une musique, d´un mode de vie inspirés du monde occidental moderne. Il fait de ce changement le principal sujet de son œuvre » a écrit André Magnin à son sujet, à l’occasion de l’exposition qui lui était consacré à la Fondation Cartier en avril 1995 (« Malick Sidibé, Bamako 1962-1976 »). Le marchand André Magnin, qui a rencontré Malick Sidibé en 1991, nous a confié préparer depuis quelques années une grande rétrospective de l’artiste sur le modèle de l’exposition consacrée à Seydou Keïta au Grand Palais, mais dans un autre lieu. Il a qualifié l’artiste « d’homme volontaire, généreux, ce genre d’homme rare ».

Diplômé de l'Ecole des Artisans Soudanais de Bamako en 1955, Malick Sidibé est formé par Gérard Guillat-Guignard, dit « Gégé la Pellicule » et ouvre le Studio Malick en 1958 dans le quartier de Bagadadji, au cœur de la capitale malienne. Intégré au milieu avant-gardiste, il découvre au rythme de la jeunesse de Bamako les danses et les modes venues d'Europe et de Cuba. « En 1957 il est le seul reporter de Bamako à couvrir tous les événements, fêtes et surprises-parties », dit la galerie Magnin-A. Dans les années 70, il s’oriente vers la photographie réalisée en studio. De ces moments de vie, il a dressé un portrait de la jeunesse et de la vie culturelle et sociale de la capitale en pleine effervescence. « Une insouciance et une spontanéité, une ambiance de fête, de jeux, de rires, de vie se dégagent de ses photos » d’après la galerie.

Les premières Rencontres africaines de la photographie à Bamako en 1994 lui permettent de se faire mieux connaître. En 2003, Malick Sidibé est le premier photographe africain à recevoir le prix international de la photographie Hasselblad. En 2007, il a été récompensé par un Lion d’or à la Biennale de Venise. En 2009, il a aussi reçu le World Press Photo dans la catégorie Arts and Entertainment. Le travail du photographe a été exposé dans le monde entier.

Légende photo

Malick Sidibé en 1997 © Photo et courtesy André Magnin

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