Entre Paris et New York, l’artiste a bâti une œuvre conceptuelle influencée par la philosophie d’Heidegger.
Le peintre Pierre Dunoyer est décédé dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 septembre, à l’âge de 76 ans. Artiste discret mais reconnu sur la scène internationale, il revendiquait une peinture où selon Yves Michaud, « le tableau n’est que lui-même, un mode d’être au monde » ou comme disait Dunoyer à propos d’un tableau de Philippe de Champaigne « Il est pur apparaître ».
Né en 1949 à Marseille, il s’oriente d’abord vers l’architecture avant de se consacrer à la peinture en 1976, influencé par l’exposition de Barnett Newman et Ad Reinhardt au Grand Palais entre 1972 et 1973. En 1978, il est présenté pour la première fois par le collectif JaNaPa - qui réunissait notamment Christian Bonnefoi, Tony Cragg et Côme Mosta-Hirt - lors de trois expositions parisiennes. De 1979 à 1987, il partage sa vie entre New York et Paris, période qui contribua à sa reconnaissance internationale, avant de s’installer définitivement dans la capitale française.
Son travail conceptuel s’inspire de la philosophie de Martin Heidegger, et en particulier du Dasein, l’« être-là » par lequel se révèle l’Être. Dans sa peinture, cela se traduit par une distinction entre le tableau comme objet et la peinture comme problématique. Plus formellement, ses œuvres reposent sur des fonds monochromes - blanc, bleu, rouge, vert, jaune ou noir - sur lesquels se superposent des empâtements blancs rehaussés des six couleurs primaires. Sa pratique exerce encore aujourd’hui une influence notable sur les nouvelles générations d’artistes.
Son œuvre a été exposée dans de nombreuses institutions, notamment au Jeu de Paume, lors de l’exposition inaugurale de sa réouverture après rénovation en 1991, où il présenta vingt-quatre toiles, datées de 1989, aux dimensions identiques (*). Ses peintures figurent dans les collections du Musée d’Art Moderne de Paris, du Centre Pompidou et du Fonds national d’art contemporain.
Il a été exposé pour la dernière fois du 5 juin au 12 juillet 2025 à la galerie Bernard Jordan, avec trois toiles sur fonds gris, jaune et blanc, présentées aux côtés de trois œuvres de Dimitry Orlac, également influencé par Heidegger et le concept du Dasein.
(*) Contrairement à ce qui a été initialement publié, il ne s'agissait pas de quatorze tableaux identiques mais de vingt-quatre toiles aux dimensions identiques.
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Décès du peintre Pierre Dunoyer
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