Architecture - Biennale

3 questions à… Valérie Pécresse

présidente de la Région Île-de-France

Par Olivier Celik · L'ŒIL

Le 23 avril 2025 - 445 mots

Le thème de la BAP ! est la ville. Pourquoi cette problématique s’est-elle imposée ?

Nous assistons à une transformation de quartiers entiers d’Île-de-France sous l’effet du raccourcissement des temps de transports. Dans cette logique, il faut que nous réussissions notre adaptation au changement climatique, qui passe par la transition écologique des villes. La Biennale, qui parle d’architecture et de paysage, est en ce sens visionnaire et permet de penser l’urbanisme de demain, en partenariat avec la Métropole du Grand Paris.

Quelle est cette « ville vivante » dont vous essayez de dresser les contours ?

Nous travaillons d’abord sur la base d’un projet scientifique porté par l’Institut Paris Région. Nous faisons des benchmarks pour étudier ce qui se fait ailleurs, notamment dans les pays du Sud, pour voir la manière dont l’architecture et l’urbanisme ont intégré les problématiques liées à la chaleur. Je pense aux tours à vent persanes, qui existent depuis l’Antiquité et qui permettent une ventilation et un rafraîchissement naturel. Nous allons d’ailleurs tester cette technique dans le lycée de Nangis, en Seine-et-Marne, dans le cadre d’un investissement très important de 6 milliards d’euros de la Région pour transformer 200 lycées. Nous travaillons aussi sur les 100 quartiers écologiques et innovants (QEI) que nous finançons, et qui réintroduisent la nature en ville ainsi qu’une plus grande sobriété (récupération d’eau, géothermie). Cela ne signifie pas que les gestes architecturaux soient mis de côté. Les nouvelles gares du Grand Paris Express en sont une belle illustration : elles contribuent à redonner une centralité et une identité aux villes, notamment celles de la petite couronne. L’objectif est de démocratiser le beau, pour les 9 millions de Franciliens qui utilisent les transports. La ville vivante doit être une ville verte, nourricière et inclusive. La ville d’Île-de-France a été trop bétonnée, trop imperméabilisée. Elle était dure à vivre, et le confinement lié au Covid a accentué cette envie de nature et de respiration, qui doit pouvoir se faire dans une ville dense. Il faut que nous puissions récupérer des friches industrielles, des berges de fleuve, des espaces délaissés que nous voulons préserver pour atteindre l’objectif de zéro artificialisation nette, tout en continuant de construire des logements. Il faut bâtir sans s’étaler. Nous voulons préserver l’équilibre francilien de 75 % de territoires agricoles.

Le projet de la Région que vous portez fait-il face à des résistances d’ordre politique ?

Chaque maire est élu au suffrage universel et porte le projet urbain de sa ville. La Région est là pour aider et inciter. La préoccupation écologique et le fait de ne pas opposer écologie et social font consensus chez l’ensemble des élus franciliens. Cela étant, chacun conserve naturellement sa vision du comment.

À voir
3e Biennale d’architecture et de paysage (BAP !)
de la Région Île-de-France, dans différents lieux à Versailles (78), du 7 mai au 13 juillet, www.bap-idf.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°785 du 1 mai 2025, avec le titre suivant : 3 questions à… Valérie Pécresse

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