L’École du Louvre veut pérenniser ses aides aux étudiants

Claire Barbillon a fait de l’aide aux étudiants en difficulté de l’École du Louvre un axe de son action. La directrice a décidé d’augmenter de 1 million d’euros à, « pourquoi pas, 10 millions d’euros dans quelques années », le fonds de dotation créé en 2021 et destiné à distribuer des bourses. L’objectif est de pérenniser les aides en disposant d’un fonds suffisant pour produire des intérêts substantiels et surtout réguliers. L’idée n’est pas originale et de nombreuses universités françaises ont leur propre fonds : l’Université Grenoble-Alpes (20 M€), l’Université de Strasbourg (57 M€), HEC (80 M€), Sciences Po Paris (100 M€)… Certaines écoles d’art parisiennes disposent aussi d’un tel instrument financier mais communiquent peu sur leur montant.

Une campagne de financement participatif sera prochainement lancée, avec des objectifs limités – entre 50 000 et 300 000 € – tandis que plusieurs pistes sont à l’étude afin de trouver d’autres canaux.

Contrairement à une idée reçue, l’école n’est plus une école « de jeunes filles de bonne famille ». Près de 30 % des 1 800 élèves sont boursiers, un taux équivalent à celui des autres établissements supérieurs parisiens. Et si 50 % des parents sont des cadres (contre 34 % dans l’enseignement supérieur), 70 % des étudiants viennent de province, ce qui pose le problème du logement. L’école a créé un pensionnat pour une cinquantaine d’étudiants, un chiffre insuffisant en regard de la demande. Même avec la dispense des frais de scolarité et un tarif de un euro au restaurant universitaire (le midi), « il faut au minimum 1 000 euros pour vivre à Paris », affirme la directrice. Elle voudrait augmenter d’une vingtaine à 80 le nombre de bourses de vie (5 000 € par an). Aujourd’hui les bourses (bourses de recherche comprises) sont financées au coup par coup par des mécènes.