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L’École d’art du Havre diminue la voilure

Par Mathieu Oui · Le Journal des Arts

Le 7 février 2018 - 514 mots

LE HAVRE

Le site havrais abandonne son option art, au profit de l’école de Rouen, préférant se spécialiser en design graphique.

L'atelier de sérigraphie de l'ESADHaR
L'atelier de sérigraphie de l'ESADHaR
© Charlène Cramoisan

Le Havre. L’École supérieure d’art et design Le Havre Rouen (ESADHaR) a choisi de réorienter l’offre de formation de son site du Havre en abandonnant l’option art pour se consacrer pleinement à l’option Design graphique. « Proposer ces deux options en plus du master création littéraire était beaucoup par rapport à la taille du bâtiment et à l’identité de l’école », justifie son directeur Thierry Heynen. « Malgré un bâtiment deux fois plus petit au Havre, nous avions plus d’étudiants qu’à Rouen. »

Mis en place progressivement, l’arrêt définitif de l’option art sera effectif à partir de la rentrée 2018. En juin prochain, les promotions de premier cycle du Diplôme national d’art (DNA) et de second cycle du Diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) en art seront donc les dernières à être diplômées. Les titulaires d’un DNA qui souhaitent poursuivre en deuxième cycle pourront désormais le faire à Rouen. Quant à l’option Design graphique et interactivité, elle se décline en trois parcours possibles : Design édition, Design numérique et Art média environnement (AME). Cette réorientation pédagogique s’est accompagnée d’une campagne de travaux au sein de l’école havraise, visant notamment la mise en place de la fibre, le réaménagement de la bibliothèque et l’ouverture d’un nouvel atelier en octobre 2017, le Design créative lab.

Ce choix stratégique de l’établissement intervient dans un contexte difficile pour les écoles d’art, confrontées à une évolution de leur statut et à la baisse des financements publics. Outre la dizaine de regroupements d’écoles sous la forme d’établissement multisites, certaines institutions ont choisi de mutualiser leurs forces. C’est le cas par exemple dans les Hauts-de-France, de Cambrai et Valenciennes qui disposent d’une même direction administrative et financière et qui ont aussi mutualisé un poste pour les relations internationales.

Il s’agit aussi pour la direction de l’école d’affirmer une spécificité face à la concurrence tant régionale que nationale (45 écoles d’art publiques). Car l’inscription territoriale a également pesé. « Les questions autour du design graphique font écho à l’architecture moderne de la ville et aux lignes géométriques des édifices de la reconstruction », poursuit le directeur. Et l’établissement a été chargé de la coordination de l’événement « Une saison graphique » organisé avec une dizaine de partenaires locaux et qui célèbre son dixième anniversaire en 2018. Dans le cadre de cet événement, une commande publique amorcée avec la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), va être passée à cinq graphistes pour la réalisation de drapeaux.

L’ESADHaR a été créée en 2010 par la réunion de l’École régionale des beaux-arts de Rouen et de l’École supérieure d’art du Havre sous la forme d’un établissement public de coopération culturelle (EPCC). Des réflexions sont également en cours pour un transfert de compétences de la Ville de Rouen vers la métropole, qui gère depuis deux ans l’ensemble des huit musées. « Dans une période d’incertitudes financières, ce transfert permettrait une plus forte stabilisation de l’école quant à son avenir », estime Thierry Heynen. Le changement de tutelle qui concernerait aussi l’opéra, pourrait intervenir dans le courant 2018.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°494 du 2 février 2018, avec le titre suivant : L’École d’art du Havre diminue la voilure

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