Après transformation des espaces, le nouveau campus, prévu pour 2029, pourrait accueillir jusqu’à 800 étudiants.
Londres. Situé dans l’immense palais néoclassique de la Somerset House, l’Institut Courtauld entreprend de grands travaux de transformation. Après la rénovation complète de la galerie, achevée en 2021, il s’agit de la seconde phase de travaux pour réunir, au sein d’un campus spécialisé en histoire de l’art, enseignement, recherche et espaces d’exposition. « L’idée de rassembler étudiants et œuvres d’art sous un même toit a toujours été la mission première de Samuel Courtauld, l’un des cofondateurs de l’institut en 1932 », précise le directeur, Mark Hallett. La collection du Courtaud Institute of Art, qui accueille des chefs-d’œuvre notamment impressionnistes, n’a été accessible au public qu’à partir de 1958.
Le coût total du développement de ce campus est estimé à 82 millions de livres (93 M€). Il a été financé par un don de 30 millions de livres (34 M€) de la Reuben Foundation, annoncé à la mi-octobre, de même que par d’autres partenaires historiques du Courtauld, tels que la fondation de la famille Blavatnik. L’agence d’architecture Witherford Watson Mann, qui a réalisé la rénovation de la galerie, est aussi en charge de ce second projet.
Le nouveau campus « sortira » des murs de l’ancien palais pour s’étendre aux maisons de ville jouxtant la Somerset House, tandis que les façades de ces bâtiments seront restaurées. « La nature même du palais, transformé au XVIIIe siècle pour accueillir neuf institutions, était défensive, rustique, avec ses hauts appuis de fenêtre, ses balustrades, et [sa position] en retrait, explique Stephen Witherford, architecte. Améliorer la visibilité et l’accessibilité a été un enjeu pour le Courtauld. »
Tout en modernisant le site, le projet cherche à adapter son usage en préservant son aspect historique. Les bâtiments résidentiels, qui contiennent des salles plus petites, seront transformés pour accueillir les espaces académiques. En revanche, les grands espaces de l’aile est serviront de salles de séminaire. « Nous n’essayons pas de découper de grandes pièces qui ne se prêtent pas à ce type d’aménagement, ni de créer de grands espaces à partir de plus petits aux plafonds bas. » Un escalier central fera fonction de colonne vertébrale, reliant les différents espaces d’enseignement et d’exposition du campus. Les caves voûtées historiques, où se trouve la boutique du Courtauld, seront quant à elle réhabilitées pour devenir un axe traversant et accueillir le nouveau café ainsi que la bibliothèque. Le rez-de-chaussée et l’accueil seront également transformés et l’actuel vestibule deviendra la nouvelle boutique. Au total, la surface au sol de l’institut passera de près de 1 800 m² à 6 500 m². Pour gagner en visibilité, le nouveau campus donnera directement sur le Strand, une des artères les plus anciennes de Londres, qui relie Trafalgar Square à la City. Les espaces seront rendus accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Après la réouverture de la galerie en 2021, ce nouveau campus devrait ouvrir ses portes en 2029. Les 700 étudiants actuels, accueillis depuis janvier 2019 dans des locaux de Vernon Square, au sein de l’Université de Londres, retourneront au siège historique de l’établissement. Le nombre d’étudiants devrait augmenter pour s’établir à environ 800.
En parallèle, un nouveau « Fonds Courtauld pour la prochaine génération » permettra la création de nouveaux masters, pour l’un spécialisé dans le commissariat d’exposition, pour l’autre intitulé « Art contemporain et images animées » . Ce fonds permettra aussi de doubler le nombre de bourses attribuées chaque année, qui s’élève à environ 60 aujourd’hui. Le Courtauld s’est également engagé à travailler à un élargissement de l’accès à l’histoire de l’art dans les établissements scolaires britanniques, en partenariat avec l’Éducation nationale et des organisations philanthropiques. « Nous pensons aussi ouvrir l’institut aux personnes âgées de plus de 30 ans, précise Mark Hallett. Cela fera partie intégrante de notre réflexion pour les prochaines années. » L’Institut Courtauld a formé de nombreux directeurs et directrices du monde de l’art, tels que Nicholas Cullinan du British Museum, Gabriele Finaldi de la National Gallery ou encore Kaywin Feldman de la National Gallery of Art de Washington.
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L’Institut Courtauld réunira galerie, chercheurs et étudiants
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°667 du 12 décembre 2025, avec le titre suivant : L’Institut Courtauld réunira galerie, chercheurs et étudiants







