École d'art - Nomination

Portrait

La directrice du Mac/Val est la première femme nommée à la tête de l’École

Alexia Fabre I directrice de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 2 février 2022 - 483 mots

1967 Alexia Fabre naît à Biarritz, dans une famille « pas du tout conventionnelle, pas bourgeoise », souligne-t-elle. Elle doit peut-être sa vocation précoce de conservateur de musée aux lectures que son père, pianiste, lui faisait le soir d’un « grand livre relié sur le Louvre ». Plus tard, élève à l’École du Louvre, elle attribue à la découverte du travail de Christian Boltanski et d’Annette Messager « la révélation de l’art contemporain ». Son diplôme en poche, elle passe le concours d’entrée de l’Institut national du patrimoine, puis est nommée à la direction du Musée départemental de Gap (1992).

1998 Son recrutement en tant que directrice du futur Musée d’art contemporain du Val-de-Marne (Mac/Val) lui offre de définir les contours d’un poste qu’elle occupe toujours aujourd’hui. Elle écrit le projet culturel et scientifique afin de conférer, en résonance avec l’histoire cosmopolite de son territoire, « une raison d’être à ce musée auquel personne ne croyait vraiment à l’époque ». Elle obtient ainsi la validation et le cofinancement de l’État et de la Région. Pendant la période de préfiguration, elle organise des expositions, notamment avec Christian Boltanski et Annette Messager, « dans les Algeco du chantier ».

2005 Inauguration du Mac/Val. Sa programmation est consacrée à la création en France, dans une acception large de terre d’accueil. Parmi les expositions emblématiques, Alexia Fabre cite notamment « Cherchez le garçon » et « Tous de sang mêlés », conçues par Franck Lamy, en charge des expositions temporaires. Les résidences sont ouvertes aux artistes étrangers tels que Mona Hatoum, Subodh Gupta, Carlos Amorales, Kimsooja et à « leurs regards venus d’ailleurs ». Parallèlement, Alexia Fabre enseigne à l’École du Louvre, où elle reprend, de 2007 à 2012, le cours de Jacques-Louis Binet.

2018 Elle devient présidente de VideoMuseum, un réseau de soixante-dix adhérents – musées, Frac, fondations… – qui en recense les collections. Sa base de données, consultable en ligne et actualisée tous les ans, comporte 420 000 œuvres de 38 000 artistes. Mais c’est aussi un réseau professionnel : « On se rencontre, on réfléchit aux questions qui nous sont communes, comme le droit de représentation des artistes. » Fin 2021, à la suite de l’appel à candidature publié par les Beaux-arts de Paris, Alexia Fabre postule à la direction de l’école « avec un projet rédigé pendant les vacances de Noël au Pays basque ».

2022 Nommée à la tête de l’établissement par Roselyne Bachelot, elle a pour atouts, outre ses compétences de directrice de musée, son affection pour le lieu – elle y a présidé un jury de diplôme en 2015 – et son intérêt pour la formation et pour la reconnaissance des artistes, y compris dans des métiers connexes (régisseur, scénographe…). Si elle manque d’expérience dans la recherche de fonds privés – une obligation à laquelle l’ont un peu confrontée les deux éditions de la Nuit Blanche dont elle a assuré la codirection artistique en 2009 et 2011 –, elle se réjouit de trouver « une école qui [lui] semble très apaisée ».

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°582 du 4 février 2022, avec le titre suivant : La directrice du Mac/Val est la première femme nommée à la tête de l’École

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