Justice

Une Allemande condamnée à 3 ans et demi de prison pour arnaques dans le monde de l'art

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 30 juillet 2021 - 451 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Un tribunal britannique a condamné jeudi à trois ans et demi de prison une Allemande qui avait profité de la réputation de la famille de son mari dans le monde de l'art pour vendre frauduleusement une œuvre et financer un train de vie luxueux.

Une des citrouilles de Yayoi Kusama installée en Islande. Photo Pxhere.com - CC0 Domaine public
Une des citrouilles de Yayoi Kusama installée en Islande.

Angela Gulbenkian, 40 ans, a été reconnue coupable vendredi de deux vols, pour un total excédant un million de livres (1,18 million d'euros) En mai 2017, elle avait frauduleusement vendu pour 982 000 livres (1,2 million d'euros) une œuvre de l'artiste japonaise Yayoi Kusama - une énorme citrouille jaune tachetée -, qu'elle ne possédait pas, à la société hongkongaise Art Incorporated Limited (AIL).

Elle avait aussi convaincu une de ses amies vivant à Londres, Jacqui Ball, de lui confier en 2018 ses 50 000 livres (58 700 euros) d'économies pour les placer dans le marché de l'art, sans jamais le faire, ne lui rendant son argent qu'après que le vol avait été signalé à la police.

L'accusée, mariée à l'agent sportif Duarte Gulbenkian - membre d'une importante famille d'artistes - utilisait son nom (*) pour convaincre ses victimes qu'elle était courtière en art, afin qu'elles lui confient leurs économies.

« Angela Gulbenkian a utilisé son statut et ses puissantes relations dans le monde de l'art pour donner un air de légitimité à ses activités criminelles », a déclaré lors du procès la procureure Laura Hoon, dénonçant « un tissu de mensonges (servi) pendant des mois ».

Le consultant en art Mathieu Ticolat, qui appartient à AIL, a décrit au tribunal « l'enfer » que lui a fait vivre Mme Gulbenkian. « Cette industrie est basée sur la confiance et je l'ai crue parce qu'elle disait faire partie de la famille Gulbenkian », a déclaré l'investisseur « trompé » qui « peine toujours à s'en remettre » financièrement.

L'accusée a plaidé coupable des deux chefs d'accusation, expliquant à la Southwark Crown Court de Londres avoir dilapidé son butin pour financer son luxueux train de vie, qui s'était drastiquement réduit quand son mari s'était brouillé avec sa famille. Elle a alors expliqué avoir dépensé 121 000 livres (142 000 euros) en voyages, 56 000 livres (65 800 euros) en œuvres d'art et d'autres sommes en articles de luxe et location de jet.

Le juge David Tomlinson l'a condamnée jeudi à trois ans et demi de prison.

Mme Gulbenkian a déjà purgé l'équivalent de deux ans, après avoir été arrêtée à Lisbonne et placée en détention provisoire à la prison de Bronzefield (ouest de Londres) en décembre 2020.

Cet article a été publié par l'AFP le 29 juillet 2021.

NOTE DU LEJOURNALDESARTS.FR

(*) Le patronyme Gulbenkian évoque le nom du célèbre philanthrope et collectionneur d'art Calouste Gulbenkian (1869-1955) qui fit don de sa collection à la fondation Calouste-Gulbenkian située à Lisbonne et qui possède une antenne à Paris. Duarte Gulbenkian est son arrière-petit-neveu.

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