Justice

Mandat d’arrêt contre la galeriste Angela Gulbenkian, au patronyme célèbre  

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 1 juillet 2019 - 403 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Les chefs d’inculpations de la descendante par alliance du collectionneur visent des affaires de vol pour 1,4 million d’euros.

Série des citrouilles de Yayoi Kusama © Photo Eternallof
Une des deux plaintes déposées contre Angela Gulbenkian concerne une pièce de la série des citrouilles de Yayoi Kusama.
© Photo Eternallof

Angela Gulbenkian, épouse d’un descendant du célèbre collectionneur Calouste Gulbenkian, est concernée par deux accusations de vols. Convoquée le 26 juin au tribunal, la collectionneuse d’art allemande de 37 ans ne s’est pas présentée. En conséquence, la cour a ordonné un mandat d’arrêt à son encontre en Allemagne, où elle serait actuellement.

L’une des plaintes se rapporte à un vol de 55 000 euros auprès de Jacqui Ball, l’un des anciens clients d’Angela Gulbenkian. La seconde concerne une pièce de la série des « citrouilles » de Yayoi Kusama.

Selon Mathieu Ticolat, un consultant en art pour la firme hong-kongaise Art Incorporated Limited, Angela Gulbenkian – qui déclarait représenter un vendeur anonyme - lui aurait cédé une des sculptures de l’artiste japonaise pour 1,4 million d’euros. Le contrat a été conclu en avril 2017, la somme a été versée, mais l’œuvre, elle, n’a jamais été livrée.

Mathieu Ticolat a alors engagé des poursuites pour vol en janvier 2018. Selon le site Bloomers, Angela Gulbenkian aurait dit sa « surprise », et aurait proposé à l’acheteur d’apporter la sculpture – ce que l’accusation dément. Inculpée en avril 2019, Angela Gulbenkian a été convoquée à la Westminster Magistrates Court le 21 mai, à Londres. Mais à la suite d’une demande de l’accusée, la séance a été reportée au mercredi 26 juin.

Invoquant un problème de santé, Angela Gulbenkian a demandé un second report du procès. Christopher Marinello, l’un des soutiens des demandeurs et président de l’organisation Art Recovery International spécialisée dans la restitution d’œuvres volées, n’a pas caché sa méfiance : « Nos sources rapportent qu’Angela Gulbenkian a été aperçue dans plusieurs foires internationales dernièrement, et non dans un lit d’hôpital ».

Du côté du tribunal, la lettre médicale présentée pour justifier la demande de report n’a pas convaincu non plus. « Nous sommes préoccupés par les ambiguïtés de ce document, et déclinons la demande de report […] nous engageons un mandat d’arrêt sans caution de sortie », a indiqué Claire Harris, l’une des magistrates en charge du dossier.

L’affaire prend du relief en raison du nom Gulbenkian, patronyme d’une puissante famille du monde de l’art, notamment à l’origine d’une fondation artistique éponyme possédant un musée à Lisbonne et un lieu à Paris. Pour prévenir tout risque d’amalgame, Elisabete Caramelo, une porte-parole de la fondation, a indiqué que l’accusée n’avait « aucune relation officielle » avec eux.

 

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