Le Caire

Un temple pour la mémoire égyptienne

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 15 décembre 2006 - 467 mots

Prévu pour 2009, le NMEC sera le premier musée consacré à l’ensemble de la civilisation de ce pays, de la préhistoire à nos jours, en passant par le règne des pharaons.

LE CAIRE - Épaulée par l’Unesco, qui lui apporte son expertise, l’Égypte devrait inaugurer d’ici à 2009, sur le site d’El Fustat, au Caire, le « Musée national de la civilisation égyptienne » (NMEC).  Ce projet est actuellement présenté  en avant-première à Paris, au Grand Palais, à la fin du parcours de l’exposition « Trésors engloutis ». Cette institution sera la première à être consacrée à l’ensemble de la civilisation égyptienne depuis la préhistoire jusqu’à nos jours. Attendu depuis 1978 – date à laquelle le gouvernement de la République arabe d’Égypte décide de sa création –, d’un coût total de 250 millions de dollars (189,5 millions d’euros), le futur musée présentera des pièces issues des collections nationales du pays. Parmi les plus spectaculaires, citons les momies royales du Nouvel Empire (1570-1085 av. J.-C.), actuellement exposées au Musée du Caire, lequel cédera également un riche ensemble de bijoux.
La construction du bâtiment a été confiée à l’architecte égyptien Dr El Ghazali Kosseiba, tandis que l’aménagement intérieur revient au Japonais Arata Isozaki. Il sera édifié au bord du lac d’Ain Al Seera, sur la route des Pyramides. D’une superficie totale de 270 000 m2 (dont 63 000 pour le musée et les espaces destinés aux publics), le site comprend une promenade archéologique, un jardin et un auditorium à ciel ouvert. Après une campagne de fouilles préventives, en 2000, sur le site d’El Fustat, première capitale de l’Égypte islamique fondée en 640 par le conquérant arabe Amr Ibn Al-Aas, les travaux ont débuté en 2002. Ils devraient s’achever en 2007, année qui doit voir débuter le transfert des collections dans les réserves et espaces de conservation, ce pour une ouverture prévue en 2009. Les collections permanentes seront agencées selon trois types de visites : les salles centrales, organisées de manière chronologique, évoqueront les grandes réalisations des époques préhistorique, archaïque, pharaonique, gréco-romaine (332 av. J.-C.-312 apr. J.-C.), copte (395-681), islamique (à partir du VIIe siècle), moderne et contemporaine, tandis que des galeries jouxtant ces espaces aborderont de grands thèmes tels « Le Nil », « L’Écriture », « Pensées et Croyances »… Installée en sous-sol, la galerie des Momies royales (Thoutmôsis III, Amenhotep III, Seti I et Ramsès II) recréera, enfin, les conditions de visite d’une tombe royale dans la Vallée des Rois.
Après son ouverture, le NMEC devra parvenir à une entente avec le futur « Great Egyptian Muséum » (GEM), son concurrent direct. Projet pharaonique de 550 millions de dollars (466 millions d’euros), ce dernier doit ouvrir au Caire en 2010 (lire le JdA no 228, 6 janvier 2006, p. 8) et présenter, notamment, le trésor de Toutankhamon.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°249 du 15 décembre 2006, avec le titre suivant : Un temple pour la mémoire égyptienne

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