Des œuvres issues de la collection de « l’Avvocato » Gianni Agnelli ont disparu, déclenchant une enquête ouverte par le parquet de Rome sur la succession Agnelli.

Italie. Nouvel épisode dans le scandale fiscal et la guerre familiale qui défraie la chronique en Italie. Il s’agit de la fortune de Marella Caracciolo, la veuve de Gianni Agnelli (1921-2003), l’emblématique patron de ce qui fut la Fiat surnommé « l’Avvocato ». Elle avait légué à ses petits-enfants John, Lapo et Ginevra Elkann l’essentiel du patrimoine hérité de son mari disparu en 2003. Un héritage qui comporte évidemment un volet artistique. Giovanni Agnelli et son épouse ayant été à l’origine de l’une des plus grandes collections privées italiennes, estimée à plus d’un milliard d’euros pour l’ensemble des près de 700 œuvres répertoriées.
Elle ne fait pas la une des pages culture de la presse transalpine mais de sa chronique judiciaire sous le titre « Le mystère des 13 tableaux ». Le parquet de Rome a en effet ouvert une enquête confiée aux carabiniers du Nucleo Tutela Patrimonio Artistico (Unité de protection du patrimoine artistique), portant sur des accusations d’exportation illicite d’œuvres d’art et de recel.
La disparition a été signalée par Margherita Agnelli, la fille de « L’Avvocato », dans sa contestation de l’héritage de ses trois enfants, s’estimant lésée. John, Lapo et Ginevra Elkann soutiennent que ces œuvres leur ont été données par Marella Caracciolo et ne font donc pas partie de la succession de leur grand-père. Il s’agit de toiles de maître, parmi lesquelles un Pablo Picasso, un Francis Bacon ou encore un John Singer Sargent, qui ont quitté les villas et les résidences de la famille tandis que d’autres ont été remplacées par des copies : La scala degli addii de Giacomo Balla (évalué à 2 millions d’euros), Mistero e melanconia di una strada de Giorgio De Chirico (évalué à 7 millions d’euros) Glacons, effet blanc de Claude Monet (évalué à 4 millions d’euros) (voir ill.).
Les enquêteurs rassemblent pour l’instant des preuves telles que les factures de transport, des photographies d’archives qui pourraient montrer des détails différents entre les toiles originales et celles présentes dans les inventaires de succession ou encore les témoignages des employés et d’anciens collaborateurs de la famille Agnelli. La justice devra ensuite établir le parcours précis de ces œuvres, soupçonnant qu’elles ont été illégalement transférées à l’étranger sans l’indispensable autorisation du ministère de la Culture italien.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Treize tableaux de la collection Agnelli se sont volatilisés
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°662 du 3 octobre 2025, avec le titre suivant : Treize tableaux de la collection Agnelli se sont volatilisés









