Patrick Hourcade, l'homme des situations

Bien né, élève de Chastel, le jeune homme aurait pu épouser une trajectoire rectiligne, confortable, de celles qui protègent et préservent. Il n’en fut rien. Les tangentes et les sinusoïdes sont siennes, celles qui, par ricochets, mènent de directeur artistique de Vogue à scénographe, en passant par designer, photographe, dramaturge. Celles qui font rencontrer, en abscisses, Andy Warhol et Helmut Newton, en ordonnées, Karl Lagerfeld et Daniel Alcouffe, avec lequel il a conçu l’exposition que le Château de Versailles réserve au mobilier XVIIIe siècle. Étourdissant. Patrick Hourcade est homme du monde, pas mondain. Et s’il touche à tout, ou presque, c’est avec l’avidité de l’enfant qui devine dans les lendemains des miracles. Sa fièvre est fébrilité, elle cache des blessures secrètes, de celles qui aiguisent, affûtent, attisent. Il sait que les équations ont de nombreuses inconnues. Il les appelle hasards, rencontres. Il les appelle de ses vœux. Il en parle vite, trop vite, de peur que la mer du temps recouvre le sable de la mémoire. Entre Huysmans et Fitzgerald, Patrick Hourcade aime être à rebours et célébrer les nuits. Rare.