Pas de quartier à la Fondation

Le bâtiment de Jean Nouvel fermé pour travaux

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 3 janvier 1998 - 385 mots

La Fondation Cartier pour l’art contemporain a fermé ses portes le 16 décembre et évacué l’ensemble de son personnel. À l’origine de cette décision radicale, des “désordres”? dans le bâtiment signé par Jean Nouvel et inauguré au premier trimestre de 1994. Une campagne de travaux d’un mois a été lancée et des désaccords opposeraient le GAN, propriétaire de l’immeuble du boulevard Raspail à Paris, Cartier, le locataire, et l’architecte.

PARIS. Les visiteurs qui espéraient profiter des fêtes de fin d’année pour découvrir la collection de la Fondation Cartier pour l’art contemporain ont trouvé portes closes. Ils auront pu néanmoins entrevoir, à travers les baies vitrées, les grands travaux dont le bâtiment fait actuellement l’objet. Le GAN a fait évacuer les cent cinquante employés travaillant sur les lieux, relogés dans un bâtiment du 73 rue de Vaugirard. Le directeur général de la compagnie d’assurances, Thierry Aulagnon, a déclaré que ces “travaux de consolidation des structures étaient prévus de longue date”, un problème concernant les parkings ayant été décelé à la réception de l’im­meuble en 1994. Mais la décision de fermeture n’a été brusquement annoncée que le 12 dé­cembre. Pour Jean Nouvel, en revanche, seul le système informatique du parking souterrain connaît un dysfonctionnement. L’immeuble “n’a aucun symptôme d’un quelconque problème structurel, souligne l’architecte. Le problème vient de ce que la mission d’experts lancée par le GAN n’a consulté ni les ingénieurs du bureau qui a fait la conception générale du bâtiment (le cabinet britannique Ove Arup, n.d.l.r.), ni les ingénieurs qui ont calculé le bâtiment dans sa réalisation”, les seuls qui possèdent les documents originaux. Il semblerait cependant que les experts mandatés par le GAN, issus du cabinet français OTH, aient été suffisamment inquiets pour faire installer des croisillons d’acier supplémentaires au premier niveau du bâtiment. Ces modifications auraient été décidées sans l’accord de l’architecte. En l’absence de déclaration commune des parties en présence, les rumeurs vont bon train, certains affirmant que le bâtiment se serait enfoncé dans le sol, d’autres que cette évacuation serait liée à une renégociation du loyer que verse Cartier au GAN, le locataire voulant démontrer que le bâtiment ne justifie pas le loyer fixé au moment où l’immobilier était plus florissant. La Fondation assure que l’immeuble rouvrira ses portes le 21 janvier, avec l’exposition de la deuxième partie de la collection.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°51 du 3 janvier 1998, avec le titre suivant : Pas de quartier à la Fondation

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