Société

À Nice, le lion d’Orlinski sur le départ

Par Quentin Humblot · lejournaldesarts.fr

Le 3 novembre 2025 - 473 mots

MARSEILLE

Le déboulonnage de la statue met fin à deux ans de polémiques avec la mairie de Nice, après une exposition discutée.

Le lion de Richard Orlinski, place Garibaldi à Nice, dernière statue d’une exposition dans les rues de la ville qui avait eu lieu en 2023, devrait être enlevé d’ici le 30 novembre. Cette sculpture, nommée Roaring Lion Spirit, aura marqué deux années de polémiques autour d’Orlinski, de ses œuvres et de la mairie de Nice. Le lion sera remplacé par une autre œuvre.

L’ancien agent immobilier reconverti en sculpteur bénéficiait de deux expositions simultanées en 2023, l’une à Paris et l’autre à Nice. Cette dernière s’est tenue du 8 juin au 31 octobre. L’exposition comprenait dix sculptures de grande taille disséminées dans toute la ville. Parmi elles : quatre gorilles, deux ours, un cheval, un tyrannosaure, un crocodile et le lion.

Les deux ours ont été transférés aux stations de ski d’Auron et d’Isola 2000 après l’exposition pour y être installés pour l’hiver, les stations faisant partie de la métropole de Nice. Au total, un coût de près de 100 000 € pour l’installation et le décrochage des œuvres, et 30 000 € pour le transfert aux stations. Malgré le prêt à titre gratuit, ces coûts ont fait grincer des dents certains.

Deux éléments ont fait débat au sein de la métropole. Le premier est l’accueil des œuvres par les riverains : un questionnaire mené par le journal Nice-Matin a montré qu’il y avait 53 % d’habitants mécontents sur les quelque 200 personnes interrogées. Puis dans la nuit du 15 au 16 juin, un homme a dégradé deux des sculptures de l’exposition. Sur l’un des gorilles situés sur le quai Rauba-Capéu, des traces de peinture rouge ont été retrouvées. Même dommage sur l’ours polaire, marqué du message « 6e extinction ». Le militant écologiste a été arrêté après avoir été vu sur les caméras de vidéosurveillance ; il a admis les faits.

En mars 2024, le site Mediapart a mis en évidence des liens entre plusieurs personnalités et Richard Orlinski. Ce dernier leur aurait offert plus de 60 cadeaux, dont Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole, Anne Hidalgo, maire de Paris, son adjoint aux sports, Marlène Schiappa, Brigitte Macron et bien d’autres. Certaines pièces pouvant atteindre jusqu’à 150 000 € de valeur marchande, avec des premiers prix aux alentours de 5 000 €. Le sculpteur s'était défendu dans la presse en expliquant qu’il s’agit de répliques sans certificat. Un élu écologiste d’opposition à Nice s’est saisi de l’affaire et a porté plainte pour corruption et favoritisme contre le maire et l’artiste. Le Parquet national financier (PNF) est en charge du dossier depuis septembre 2024. Plusieurs perquisitions ont eu lieu en mars 2025 dans les résidences parisiennes et niçoises du couple Estrosi, ainsi qu’à la mairie et à la métropole. Les bureaux d’Orlinski ont aussi été fouillés.

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