Vol

Mystérieuse disparition au Quai Branly

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 22 septembre 2010 - 395 mots

L’établissement parisien s’est fait dérober trois bijoux en or conservés dans ses réserves. Aucune effraction n’a été constatée.

PARIS - Stupeur au Musée du quai Branly. La jeune institution parisienne dédiée aux arts d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et des Amériques, inaugurée en 2006 et doté de réserves et de matériel de surveillance de pointe, n’a pas été épargnée par un fléau qui s’abat, sans crier gare, sur les musées du monde entier : le vol d’œuvres d’art. En fait de vol, il faut plutôt parler aujourd’hui de disparition. Car les trois objets d’art concernés (dont nous publions en exclusivité la photographie ci-contre) ont été dérobés sans qu’aucune effraction ne soit commise.

Choix surprenant
Il s’agit de bijoux d’applique en or originaires de Côte d’Ivoire et représentant des masques. Deux d’entre eux ont été élaborés par les Baoulé avant 1947 et sont issus des collections de l’ancien Musée des arts d’Afrique et d’Océanie. Le troisième, qui a été exécuté par les Adioukrou, est daté d’avant 1892, et provient des collections du Musée de l’Homme, à Paris. D’une valeur totale de 70 000 euros (valeur d’assurance), ils sont de petites dimensions (le plus petit mesure 6 centimètres de haut, le plus grand, 9 centimètres) et ils pèsent entre 23 et 109 grammes.  Après avoir été exposées dans les espaces permanents du musée de 2006 à décembre 2009, les pièces avaient rejoint des réserves scrupuleusement gardées, auxquelles il est impossible d’accéder sans un badge personnifié.

C’est le quotidien Le Parisien qui a révélé l’affaire dans son édition datée du 13 septembre. La mystérieuse disparition avait été constatée dans le courant du mois d’août. Le temps pour le musée d’effectuer des recherches en son sein afin de vérifier que les objets n’aient pas été égarés dans d’autres secteurs des réserves, et, le 10 septembre, le Quai Branly décidait de porter plainte, saisissant la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Paris. L’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels est aussi sur le coup. Pour l’heure, aucune hypothèse n’est écartée, mais au musée, c’est la consternation, d’autant plus que le système de surveillance ne souffre d’aucune défaillance. Le choix de ces bijoux est par ailleurs surprenant. Certes, il s’agit de pièces faciles à dérober, mais elles ne font pas partie des œuvres phares du musée qui conserve un ensemble de plus de 300 000 objets.

Légende photo

Les trois bijoux d'appliques anthropomorphes, en or, volés au Musée du quai Branly - Paris.
&copy Photo : Musée du quai Branly

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°331 du 24 septembre 2010, avec le titre suivant : Mystérieuse disparition au Quai Branly

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