Menaces sur le Machu Picchu

Le Journal des Arts

Le 22 octobre 1999 - 257 mots

Alors qu’une antenne parabolique est déjà en construction sur le Machu Picchu, deux autres projets d’infrastructures, un téléphérique et un hôtel, mettraient en péril « la cité perdue des Incas ».

PARIS - Le quotidien péruvien El Comercio a révélé, le 28 septembre, qu’une immense antenne était en cours d’installation sur le site, nécessitant de creuser un fossé de plus de 20 mètres de long. Les infrastructures du Machu Picchu sont vétustes, et le gouvernement péruvien a décidé d’en confier l’aménagement au consortium privé Perú Hotel SA, plus intéressé par les bénéfices que par le respect des recommandations de l’Unesco. Le 11 juillet, la Commission pour le Patrimoine mondial a envoyé sur place une délégation d’experts et a sommé le Pérou de prévoir une alternative au téléphérique. Celui-ci, conçu par une entreprise suisse, devrait relier Aguas Calientes à la citadelle Inca, épargnant aux touristes 20 minutes de bus éprouvantes. Les travaux, qui devaient débuter en juillet, ont été reportés, mais le gouvernement a incité ses ambassades à promouvoir le projet. Selon les sponsors, l’impact sur l’environnement sera moindre, les cabines, les 2,5 kilomètres de câbles et les pylônes étant “peints en vert” ! Quant à l’hôtel, tout commentaire est superflu : il s’agit d’une barre de béton de 200 mètres couvrant 16 000 m2, l’équivalent de la superficie du centre cérémoniel de la cité. La mobilisation des instances internationales, des archéologues, des Péruviens et des amoureux du Machu Picchu a provisoirement porté ses fruits, puisque les travaux ne devraient pas démarrer avant la fin du mois d’avril.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°91 du 22 octobre 1999, avec le titre suivant : Menaces sur le Machu Picchu

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