Paris

L’Institut néerlandais menacé

Le Journal des Arts

Le 18 septembre 2012 - 406 mots

Le gouvernement néerlandais veut supprimer les subventions
de l’institut culturel, qui se bat pour conserver ses ressources.

PARIS - Par arrêté ministériel, le gouvernement néerlandais a décidé le 12 juillet de supprimer toutes les subventions accordées à l’Institut néerlandais (IN) à Paris à partir de 2015. Les termes du communiqué, peu diplomatiques, pointaient son « manque de rentabilité et de modernité ». Depuis lors, l’Institut met tout en œuvre pour infléchir la décision du ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, dont il dépend presque entièrement. Pour l’Institut, cela signifierait une perte de 2 millions d’euros annuels, soit 70 % de son budget.

L’IN n’est pas un centre culturel comme les autres. Cofondé en 1957 par la Fondation Custodia et le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, son fonctionnement est dissocié de la vie de l’ambassade, ses locaux également. Pour Harry Bos, chargé de la programmation audiovisuelle, du théâtre et de la danse à l’IN, et également délégué du personnel, cette décision intervient alors même que, depuis un an, des pourparlers étaient en cours pour réduire la subvention de 20 %. Les cours de langues étaient ainsi déjà sur la sellette. « On peut trouver des moyens de faire mieux en termes d’autonomie, mais cela prend du temps ! », souligne-t-il.

Le centre culturel, avec un budget global de 2,7 millions d’euros, dont 700 000 euros en ressources propres, emploie une trentaine de collaborateurs, le plus souvent à temps partiel. Depuis quelques mois, plusieurs directeurs par intérim se sont succédé en remplacement de la directrice Jeanne Wikler, en poste depuis 2009. Traditionnellement, les directeurs sont des attachés culturels de l’ambassade, ce qui ne simplifie pas les relations entre les différents partenaires. La froideur des relations entre la Fondation Custodia et le ministère n’est pas étrangère à la décision de couper les vivres à l’Institut. La Fondation Custodia loue ses locaux situés rue de Lille (Paris-7e) pour la somme de 500 000 euros annuels à l’IN, un montant qui sème les graines de la discorde depuis plusieurs années entre les « parents » de l’Institut.

L’IN a fait parvenir à la reine Béatrice plus de 3 200 lettres de soutien (un courrier postal), et son recours contre l’arrêté ministériel devrait être étudié dans les semaines à venir. Mais le résultat provisoire des élections législatives aux Pays-Bas le 12 septembre redonnerait au gouvernement sortant une courte majorité. Rien n’est donc joué pour l’Institut.

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L'entrée de l'Institut néerlandais, Paris - © photo Institut néerlandais

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°375 du 21 septembre 2012, avec le titre suivant : L’Institut néerlandais menacé

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