Une loi impose 14 jours de rétractation aux adhésions, menaçant les finances déjà fragiles des musées et associations culturelles.

Royaume-Uni. Une nouvelle législation pourrait rendre encore plus compliquées les finances des organisations culturelles au Royaume-Uni. À partir du printemps 2026, la loi sur les marchés numériques, la concurrence et les consommateurs imposera une période de rétractation de quatorze jours à toute souscription à un abonnement, y compris les adhésions aux institutions culturelles. Or, les adhésions offrent un accès gratuit aux sites culturels le jour même de la souscription. Les nouveaux membres pourraient par exemple visiter des expositions payantes, même lorsqu’elles affichent complet, acheter aux boutiques de ces institutions en profitant de 10 % de réduction, puis se faire rembourser leur abonnement. Les institutions redoutent la perte financière occasionnée, alors qu’elles subissent déjà une forte pression budgétaire.
Pour alerter le Premier ministre Keir Starmer de ces risques, une lettre signée par différentes institutions lui a été adressée à la fin du mois de juillet. Le National Trust, en charge de plus de 500 sites patrimoniaux et signataire de la lettre, s’inquiète des répercussions de cette loi sur sa gestion, alors qu’il compte plus de 5 millions de membres, pour une adhésion moyenne de 96 livres (111 €) par personne. L’institution rappelle que, du fait de la nature caritative de ces organismes culturels, les adhésions étaient jusque-là considérées comme un don caritatif, et non comme un contrat de consommation, ce qui les différencie des entreprises commerciales. La nouvelle législation viendrait ainsi alourdir les charges de ces organismes et risquerait d’obliger certaines associations à réduire davantage leurs services essentiels.
Selon le journal The Times, qui a eu accès à cette lettre non rendue publique, la Tate ou encore Historic Royal Palaces auraient aussi signé le document. Si le gouvernement n’a pas adressé de réponse officielle, le ministère des Entreprises et du Commerce indique dialoguer avec les organisations caritatives à ce sujet. Néanmoins, le ministère rappelle que l’objectif de la loi consiste à protéger les consommateurs des abonnements pièges et que le statut caritatif des organisations culturelles ne les exclut pas du droit de la consommation.
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Les musées britanniques redoutent l’impact d’un projet de loi sur leurs adhésions
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°660 du 5 septembre 2025, avec le titre suivant : Les musées britanniques redoutent l’impact d’un projet de loi sur leurs adhésions









