Les galeries françaises à l’assaut du monde

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 27 septembre 2007 - 512 mots

Avec soixante-sept galeries, et non des moindres, la représentation française de la Fiac 2007 témoigne d’une scène artistique active et ouverte sur l’international. La preuve...

On dit de la peinture qu’elle connaît un regain d’intérêt : question de cycle et d’effet d’époque. Plus que d’autres, certaines galeries lui ont toujours réservé une place de choix. Ainsi de Nathalie Obadia qui rassemble notamment autour de Martin Barré les œuvres de Carole Benzaken, Albert Oehlen, Chloé Piene, Pascal Pinaud et Jorge Queiroz. Ainsi de Daniel Templon qui, en plus de se poser comme fervent défenseur de Gérard Garouste et de Philippe Cognée, présente une œuvre très intéressante du peintre allemand Joerg Lözek, ainsi qu’une sculpture lumineuse d’Ivan Navarro. Ainsi encore de Suzanne Tarasiève qui a choisi de mettre en valeur deux de ses poulains germaniques, Norbert Bisky et Tobias Lehner.

Mélange des genres
Tout en tenant compte du caractère évidemment marchand de la Fiac, la galerie de Noirmont ne peut s’empêcher chaque fois de monter une exposition à thème réunissant la plupart de ses artistes. L’enjeu est intéressant parce qu’il met en valeur la convergence de préoccupations communes.
« Universel » est le titre de l’exposition retenu cette année par Archétype. La galerie organise autour de ce concept des confrontations inattendues. Sans être thématique, le stand de Michel Rein n’en est pas moins toujours d’une grande rigueur. Ce galeriste, qui a commencé sa carrière à Tours, dans la synergie artistique instituée par le Centre de création contemporaine, est présent sur les deux sites, une façon d’être sur tous les fronts comme à son habitude avec des artistes émergents comme Armand Jalut, confir­més comme Stefan Nikolaev et Fabien Verschaere, voire internationaux comme Jimmie Durham.
Jocelyn Wolff a réuni sur son stand un ensemble d’œuvres fortes et singulières de Stéphane Calais, Katinka Bock et Guillaume Leblon. Le mur de briques de ce dernier qui compose la phrase titre « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier » est une pièce très réussie qui en impose tant formellement que mentalement.
Davantage mêlé, le stand de la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois n’en manque pas moins d’efficacité. Aux affiches lacérées anonymes de Jacques Villeglé, ils savent à merveille conju­guer les fictions de Gilles Barbier et d’Alain Bublex, le minimalisme baroque de Vincent Lamouroux et l’invention prospective de Virginie Yassef, heureuse nominée au Prix Ricard 2007.

Mémoire de l’art contemporain
Mélange des genres et des générations, la Fiac compte nombre de galeries aînées qui assurent la mémoire d’un art contemporain sans cesse remis en question. Forte de cette mémoire, la galerie Lelong n’a pas son pareil pour rassembler des artistes aussi divers que Pierre Alechinsky, Günther Förg, Rebecca Horn, Jaume Plensa, voire Jannis Kounellis, Robert Motherwell, Antoni Tàpies et Ryan Mendoza, un jeune New Yorkais qui vit et travaille à Berlin.
Quant à Yvon Lambert, qui compte plus de quarante ans de galerie et une présence permanente à la Fiac depuis sa création, il présente des personnalités aussi importantes que Tom Wesselmann, Bertrand Lavier, Andres Serrano, Christian Marclay ou le fidèle Niele Toroni avec ses incontournables Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Les galeries françaises à l’assaut du monde

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