Art moderne - Art contemporain

Les Brèves : dernières parutions en CD-Rom, Musée Tinguely...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1996 - 1397 mots

Le remarquable Dictionnaire multimédia de l’art moderne et contemporain (coproduction Hazan/Vi­deo­museum/RMN/Akal, Mac et PC, 595 F) est enfin sorti. Adaptation ambitieuse du dictionnaire papier édité par les éditions Hazan, ce CD-Rom s’impose d’emblée comme un produit de référence. L’abondance des illustrations (près de 4 000 re­pro­­ductions, une cinquantaine de documents audiovisuels), la richesse des notices (plus de 2 500), la profusion des outils de navigation (recherche hypertexte en texte intégral, index alphabétique, dossier de notices, bloc-notes, album d’images, marque-page, parcours personnel, zooms…) justifient son prix élevé.
Après le best-seller Musée du Louvre, peintures et palais, voici Musée du Louvre, peinture française (coédition ODA/RMN/Lou­vre, Mac et PC, 350 F). Plus riche (300 œuvres) et plus élaboré (visite virtuelle des salles grâce à QuickTime VR, possibilité d’imprimer les notices), ce CD-Rom didactique fournit quantité d’informations sur les œuvres sélectionnées – commentaire parlé et écrit, notices sur l’auteur, rappels historiques, histoire de l’art, composition, expression… – et permet à chaque instant de les comparer au reste des collections.
À signaler également cinq CD-Rom très "grand public". Trois monographies – Picasso (coproduction Grolier Interactive/Welcome, Mac et PC, 400 F), Toulouse-Lautrec (édition HMC Multimédia/Ubi Soft, PC uniquement, 199 F) et Modigliani (coproduction Canale Arte Edizioni/ACR Multi­mé­dia/Iride Multimédia, Mac et PC, 290 F) – et deux "balades" en compagnie de Claude Villers (Claude Villers raconte Louis XIV et Versailles, édité par Arbo­rescence, Mac et PC, 299 F) et Jean Rochefort (Jésus, évangiles et peintures, coédition Montpar­nasse Multimédia/Bayard Pres­se/éditions du Cerf/CFRT/No­valis, Mac et PC, 349 F)

La galerie Jan Krugier, Ditesheim & Cie à Genève nous précise que quarante-quatre dessins de Picasso appartenant aux époux Bresnu – dont une partie de la collection est actuellement présentée au Palazzo Marino Alla Scala à Milan (lire le JdA n° 28, septembre 1996) – avaient déjà été exposés à la galerie Jan Krugier en 1989. En outre, une salle du stand de la galerie Krugier à la Fiac était récemment consacrée à quelques-uns des dessins de la collection Bresnu, réunis sous le titre "Picasso-Propos libertins".

Les candidats à l’École nationale du patrimoine manifestent. Les historiens de l’art candidats au concours d’entrée à l’ÉNP ont rejoint le mouvement des élèves fonctionnaires-stagiaires de l’École des Chartes déjà en grève. Tous protestent contre le nombre peu élevé de places offertes au concours cette année, 11 au total contre 43 en 1995, pour former les futurs conservateurs du Patrimoine (dont il existe six spécialités : archives, musées, monuments historiques, inventaire, archéologie, bibliothèque). De nombreux conservateurs ont apporté leur soutien à ce mouvement, en soulignant l’impérieuse nécessité de recrutement pour des secteurs qui connaissent l’engouement du public. Les candidats au concours dénoncent l’emploi de stagiaires non rémunérés ou de vacataires pour palier les carences de postes pourvus normalement par des conservateurs.

Querelle autour du Musée Tinguely. L’ouverture, le 3 octobre, du Musée de Bâle consacré à l’œuvre de l’artiste fribourgeois Jean Tinguely s’est faite sans l’approbation de tous ses héritiers et amis. La bataille porte autant sur le lieu d’accueil du musée que sur le choix des œuvres. Tinguely a fait de nombreuses déclarations concernant la création d’un musée posthume. Il avait notamment décidé de transformer son immense atelier de La Verrerie à Progins, dans la campagne fribourgeoise, en "antimusée total". Pourtant, ses dires n’ont jamais eu de base juridique ; il aurait dû créer une fondation, ce qu’il n’a finalement jamais fait. Ce projet, qui aurait été moins somptueux que celui financé par le groupe pharmaceutique Hoffman-La Roche, est encore ardemment défendu par ses amis et une partie de ses ayants droit. La Verrerie aurait effectivement permis l’exposition d’autres artistes suisses, mais pour des raisons financières, le lieu n’aurait jamais pu réunir les conditions nécessaires à l’entretien des sculptures. Un argument de poids pour Niki de Saint-Phalle, à qui Tinguely a légué son droit moral.

Ulrich Loock, directeur de la Kunsthalle de Berne, a annoncé son désir de quitter son poste l’été prochain. Après onze ans à Berne, l’historien de l’art, âgé de 43 ans, souhaite s’orienter vers d’autres activités.

John Major a décidé de rendre à l’Écosse la pierre de Scone. Exposée à l’abbaye de Westminster depuis 700 ans, elle sera transférée le 30 novembre, jour de la saint André et fête nationale écossaise, soit au château d’Édimbourg, soit au palais de Scone dans le Perthshire. Cette pierre en calcaire jaune de plus de 150 kilos est le plus ancien symbole des rois écossais. Utilisée comme trône de couronnement par les rois irlandais de Tara, elle avait été transportée en Écosse lors de l’invasion irlandaise du IXe siècle, avant d’être emportée à Londres par le roi Édouard Ier en 1296, quelques mois avant l’annexion de la nation écossaise. La proximité des élections générales explique peut-être cette décision : jamais les conservateurs n’ont compté aussi peu de partisans en Écosse qu’aujourd’hui…

Les vestiges du premier palais royal de Madrid, construit pour les Habsbourg au XVIe et XVIIe siècle, ont été détruits par les autorités de la ville. Il a été jugé que les deux façades du palais, découvertes sous la Plaza de Oriente, ne méritaient pas d’être préservées. Cette décision a été prise en dépit de l’opposition d’un certain nombre d’experts, dont le directeur du Musée du Prado et l’un des responsables des fouilles, Manuel Retuerce, qui a immédiatement démissionné.

L’État et l’Église italiens ont signé le 13 septembre un accord qui modifie le Concordat de 1984 et fixe les modalités de "collaboration" entre les deux parties pour la conservation des biens culturels ecclésiastiques. Des réunions seront organisées par le ministère des Biens culturels afin d’informer les institutions ecclésiastiques des interventions à entreprendre sur les biens culturels religieux en leur possession. L’accord prévoit également qu’un observatoire central se réunira tous les six mois afin de vérifier le bon déroulement des opérations. Il s’attachera aussi à résoudre les éventuels problèmes opposant les deux parties.

Le groupe de recherche Havam (Histoire des arts visuels à Marseille), animé par Yves Michaud, ancien directeur de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, organise cinq expositions simultanées à Marseille, du 15 novembre au 14 décembre, réunies sous le titre "Marseille : associations d’artistes 1976-1996". Les Ateliers de Lorette présentent "Flash Back Associations’ Story (Cinabre, Images Actes Liés, Lorette) ; Art-Cade organise "De l’Adda à Art-Cade" ; les Ateliers d’artistes de la Ville de Marseille, boulevard Boisson, proposent "Histoire de la période" ; Interface/MMM invitent "Tohu Bohu, Anonymes autochtones, Tore, les Poulpes anonymes, Casa Factori, Astérides, la Compagnie, Photographes en Méditerranée, l’Observatoire" ; et le Cargo accueille "Lézard Plastic Production 1989-1996". Une rencontre débat sera organisée le 16 novembre à la Vieille Charité à 15h. Renseignements : 04 91 90 30 07.

Dans le cadre de "l’Invitation au musée", une journée nationale de gratuité sera instaurée dans plus de sept cents établissements le dimanche 3 novembre. Ce jour-là, les conservateurs accueilleront les visiteurs et leur présenteront les collections, les acquisitions récentes, les programmes de restauration et les projets d’aménagement de leurs musées respectifs. La manifestation s’étend sur une quinzaine de jours, au cours desquels quantité d’expositions, d’animations, d’ateliers et de concours seront proposés au public sur le thème "Le musée, c’est chez vous, venez voir !" Informations : numéro vert 0800 04 98 36, et 3615 Culture.

Marie-Laure Bernadac a été nommée aux côtés de Henry-Claude Cousseau à la direction des Musées de Bordeaux. Cette direction nouvellement créée par le maire de la ville, Alain Juppé, est notamment chargée d’administrer directement le CAPC/Musée d’art contemporain, privé de conservateur depuis le départ de son directeur-fondateur Jean-Louis Froment. Conservateur du cabinet d’Art graphique du Musée national d’art moderne depuis 1992, Marie-Laure Bernadac était co-commissaire, avec son mari Bernard Marcadé, de l’exposition "Féminin-masculin" organisée au Centre Georges Pompidou en 1995.

Le Groupement national des entreprises de restauration de monuments historiques s’insurge contre la baisse des crédits (moins 35 %) affectés au Patrimoine dans le projet de budget 1997, en faisant remarquer que "500 millions de francs en moins de crédits c’est, par le biais de l’effet d’entraînement des subventions auprès des propriétaires privés, 1 milliard de francs au moins de perte d’investissement dans le Patrimoine."

Arnaud d’Hauterives, conservateur du Musée Marmottan depuis 1988, succède à l’architecte Bernard Zehrfuss au poste de secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts. C’est la première fois qu’un peintre est élu à cette fonction. Né en 1933, Arnaud d’Hauterives est ancien élève de l’École nationale des beaux-arts et a été Grand prix de Rome en 1957.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : Les Brèves : dernières parutions en CD-Rom, Musée Tinguely...

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