États-Unis - Vandalisme

Georgia Guidestones

Le mystérieux « Stonehenge américain » a été détruit

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 25 juillet 2022 - 479 mots

GEORGIE / ÉTATS-UNIS

Edifié en 1980, au fin fond de l’État de Géorgie, par un certain Mr. Robert C. Christian, il était très controversé. 

Les Georgia Guidestones, appelées aussi le « Stonehenge américain » érigé près d'Elberton en Géorgie, aux États-Unis © Quentin Melson, 2022, CC BY-SA 4.0
Les Georgia Guidestones, appelées aussi le « Stonehenge américain » érigé près d'Elberton en Géorgie, aux États-Unis.
Photo Quentin Melson, 2022

Les Georgia Guidestones, appelées aussi le « Stonehenge américain », n’existent plus. Elles ont été démolies par les autorités de Géorgie (sud des États-Unis) quelques heures après avoir été endommagées par des individus non identifiés. Situées en pleine campagne, le long de la route n°77, à 150 km d’Atlanta (capitale de l’État de la Géorgie), elles attiraient tous les ans de nombreux curieux. Elles étaient aussi la cible de virulentes critiques.  

Au petit matin du mercredi 7 juillet 2022, des « individus inconnus » ont déclenché une charge explosive au pied du monument, indique le bureau d’enquête de Géorgie. Arrivés sur place le jour même, les policiers ont constaté que l’explosion, filmée par une caméra de surveillance, avait détruit une « partie de la structure ». Et le lendemain, « pour des raisons de sécurité », elle a été détruite. Les six gros blocs de granit qui la composaient gisent désormais au sol. 

Ce monument mesurait près de six mètres de haut et pesait un peu plus de cent tonnes. Il avait été érigé en 1980 par une entreprise locale d’extraction de granit (la région est réputée pour son granit) à l’initiative d’un homme qui se faisait appeler Robert C. Christian. Il était constitué de cinq blocs dressés verticalement sur une dalle et un bloc posé horizontalement sur eux. Ces blocs portaient des inscriptions qui répétaient en plusieurs langues (du cunéiforme babylonien, du hiéroglyphe égyptien, du grec, du russe, de l’hébreu, de l’arabe, du chinois, de l’anglais…) dix voies à suivre pour aller « vers un âge de raison » (ainsi qu’il est écrit sur le bloc horizontal). 

Ces messages, qui invitaient plus concrètement à limiter le nombre d’individus sur terre, à unir l’humanité avec une nouvelle langue commune et à laisser place à la nature, avaient leurs défenseurs qui y voyaient là un message bienveillant et leurs détracteurs, qui criaient au satanisme. 

En mai dernier, l’ancienne candidate au poste de gouverneur de Géorgie Kandiss Taylor avait fait de sa démolition un sujet de sa campagne électorale. Et lorsque les Georgia Guidestones sont tombées par terre, elle a dit sur Twitter : « Dieu est Dieu tout seul. Il peut faire tout ce qu’il veut faire. Cela inclut la destruction des Guidestones sataniques ». Matt Clamp, qui avait aidé son père Charlie à graver les pierres du monument, se désole de cette destruction : « C’est dommage que nous vivions dans une société qui pense qu’il est acceptable de démolir des choses avec lesquelles vous n’êtes pas d’accord. Je suis à court de mots en ce moment »

Une enquête est en cours pour identifier ceux qui ont fait exploser les Georgia Guidestones. A l’origine de nombreuses controverses, ce monument était l’œuvre d’un homme dont on ne sait rien, ni l’identité ni les intentions exactes. Son nom R. Christian n’était qu’un pseudonyme.  

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