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Le Musée de Capodimonte de Naples prête ses joyaux au Louvre

NAPLES / ITALIE

Bientôt fermé pour travaux, le musée italien veut ainsi profiter de la notoriété du Louvre pour mieux se faire connaître.

Musée de Capodimonte à Naples. © Amedeo Benestante
Musée de Capodimonte à Naples.
© Amedeo Benestante

Paris. Le sujet de l’exposition qui se tiendra au Louvre pendant six mois à partir de juin 2023 n’est ni un artiste, ni un mouvement, ni même un pays, mais un musée : l’une des plus prestigieuses institutions culturelles italiennes, en raison de la richesse de ses collections, le Musée de Capodimonte. Pendant la fermeture des galeries de ce dernier, pour des travaux de rénovation, « Naples à Paris. Le Louvre invite le Musée de Capodimonte » présentera une sélection d’une soixantaine de chefs-d’œuvre.

« Nous sommes un grand musée connu par une petite élite – même en Italie –, alors que nos collections sont comparables à celles du Prado de Madrid ou du Kunsthistorisches Museum de Vienne, déplore le Français Sylvain Bellenger, directeur du Musée Capodimonte depuis 2015. Avant la pandémie, à peine 300 000 visiteurs franchissaient ses portes. « Nous devrions en accueillir au moins 1,5 million. C’est pour cela que nous lancerons l’an prochain un vaste chantier de rénovation d’un budget de 49 millions d’euros. Nous voulons devenir un grand musée moderne qui manifeste résolument son intention d’entrer dans la transition énergétique et écologique. » Cela permettra de le doter d’une toiture photovoltaïque pour produire 90 % de son énergie électrique, mais aussi d’installer l’air conditionné dans les salles d’exposition (15 000 m2) ou encore de réaménager ses réserves.

Les chefs-d’œuvre de Capodimonte orneront ainsi la Grande Galerie du Louvre ainsi que les salles de la Chapelle et de l’Horloge : des tableaux célèbres de l’histoire de l’art tels que la Danaé et le Portrait de Paul III Farnèse de Titien, mais surtout des toiles d’artistes peu ou pas représentés dans le musée parisien. Les visiteurs pourront ainsi découvrir une Crucifixion du Florentin Masaccio, absent des collections du Louvre, La Transfiguration, un grand tableau d’histoire de Giovanni Bellini, mais aussi trois des plus importants tableaux du peintre Le Parmesan, dont la célèbre et énigmatique Antea.

Titien, Danaé, 1544-1545, huile sur toile, 120 x 172 cm. ©  Museo e Real Bosco di Capodimonte / courtesy MIC-Ministero della Cultura
Titien, Danaé, 1544-1545, huile sur toile, 120 x 172&nbspcm.
© Museo e Real Bosco di Capodimonte
Courtesy MIC-Ministero della Cultura

Des œuvres rares quitteront également le Cabinet des dessins et des estampes du musée napolitain, riche de plus de 30 000 œuvres dont deux cartons autographes de Michel-Ange et de Raphaël. « Cette initiative est plus qu’une simple opération de prêt, insiste Sylvain Bellenger qui connaît bien le Louvre pour y avoir organisé la rétrospective consacrée à Anne-Louis Girodet en 2005. C’est un véritable partenariat qui permet de compléter les collections du Louvre ou de faire connaître l’école napolitaine méconnue du grand public avec des artistes pourtant majeurs tels que José de Ribera, Francesco Guarino ou encore Mattia Preti. »

Faire partie des plus grands musées du monde

Cette impressionnante collection a été constituée par trois dynasties qui ont présidé aux destinées du royaume de Naples et des Deux-Siciles : les Farnèse, les Bourbon et les Bonaparte-Murat. « Nous sommes le seul musée en mesure de raconter l’art italien du XIIe siècle à nos jours, avec le don récent, en ce mois de juin, de la collection d’art contemporain de la galerie Lia Rumma, s’enorgueillit Sylvain Bellenger. Bien peu d’institutions peuvent dialoguer avec le Louvre et ce partenariat en est la preuve. »

Si des prêts du Louvre vers Capodimonte ne sont pas exclus à l’avenir, ils ne sont pas, pour l’instant, d’actualité. « En ce qui concerne l’image de marque et la valorisation, ce partenariat est considérable pour Capodimonte, explique son directeur. Le Louvre est une vitrine somptueuse qui nous offre la visibilité qui nous manque. Il nous fait entrer dans la cour des grands et nous placera sur la carte des grands musées internationaux. »

Attribué à Jacopo de’Barbari, Portrait de Frère Luca Pacioli et d’un élève. Vers 1500. Huile sur bois, 99 x 120 cm. Museo e Real Bosco di Capodimonte. Courtesy del MIC-Ministero della Cultura, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Attribué à Jacopo de’Barbari, Portrait de Frère Luca Pacioli et d’un élève, c. 1500, huile sur bois, 99 x 120 cm.
© Museo e Real Bosco di Capodimonte
Courtesy MIC-Ministero della Cultura

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°592 du 24 juin 2022, avec le titre suivant : Le Musée de Capodimonte de Naples prête ses joyaux au Louvre

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