Égypte - Vol

Le bracelet antique volé au Musée du Caire a été fondu

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 24 septembre 2025 - 423 mots

Le bijou en or orné d’une lapis-lazuli a été volé par une restauratrice, puis revendu plusieurs fois avant d’être fondu.

Photo d'un bracelet en or et en lapis-lazuli datant du règne d'Aménémopé, diffusée par le Ministère égyptien des Antiquités et du Tourisme, le 16 septembre 2025. © Ministry of Tourism and Antiquities, Egypt
Photo d'un bracelet en or et en lapis-lazuli datant du règne d'Aménémopé, diffusée par le Ministère égyptien des Antiquités et du Tourisme, le 16 septembre 2025.
© Ministry of Tourism and Antiquities, Egypt

Les autorités sont allées vite mais pas assez. Le bracelet en or volé au Musée égyptien du Caire le 9 septembre 2025 a été fondu, selon un communiqué du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités. Quatre suspects ont été arrêtés et ont avoué.

Le vol date de la préparation de l’exposition « Trésors des pharaons » prévue à Rome en octobre : une restauratrice a dérobé le bracelet en or d’Aménémopé au laboratoire de restauration. Elle l’a ensuite remis à une boutique d’orfèvrerie du quartier de Sayyeda Zainab, qui l’a vendu pour 3 200 euros au propriétaire d’un atelier de bijou. Celui-ci l’a ensuite revendu pour 3 400 euros à un ouvrier d’un autre atelier. Les 600 grammes d’or ont été fondus avec d’autres bijoux avant l’intervention des autorités.

Ce bijou, composé d’un cerclage en or orné d’une perle de lapis-lazuli, avait été découvert en 1940 par les archéologues français Pierre Montet et Georges Goyon lors de la fouille de la tombe d’Aménémopé, dans la nécropole royale de Tanis. Le pharaon, qui régna entre 993 et 984 av. J.-C. sous la XXIe dynastie, fut inhumé aux côtés de deux autres tombes renfermant au total 2 500 artefacts. Le bracelet faisait partie des 170 000 objets conservés par le Musée égyptien du Caire, fondé en 1858.

Le vol a provoqué l’indignation en Égypte, où le patrimoine antique bénéficie d’une forte valeur symbolique. L’archéologue égyptienne et militante pour la restitution du patrimoine égyptien Monica Hanna a appelé à suspendre temporairement les expositions à l’étranger afin de renforcer les mesures de sécurité. L’avocat Malek Adly estime que l’affaire doit servir d’avertissement quant à la nécessité d’améliorer la protection des collections. Hussein Abdel Bassir, directeur du Musée des Antiquités de la Bibliothèque d’Alexandrie, partage cette position. Certains spécialistes soulignent également la précarité des conditions de travail des restaurateurs, la principale suspecte ayant évoqué des difficultés financières.

Dans son communiqué, le ministère a reconnu l’absence de caméras de surveillance dans le laboratoire et annoncé un renforcement prochain de la sécurité, sans plus de précisions. Un inventaire des objets présents dans l’atelier est en cours. L’enquête se poursuit : la restauratrice et le propriétaire de la boutique d’orfèvrerie sont en détention provisoire, tandis que les deux autres suspects ont été relâchés sous caution.

Cela rappelle la disparition en 1977 du tableau Vase et Fleurs de Vincent Van Gogh au Musée Mahmoud Khalil, retrouvé puis de nouveau volé en 2010. Il n’est toujours pas réapparu.

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