Politique

La résidence des présidents mexicains transformée en musée

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 10 mai 2019 - 401 mots

MEXICO / MEXIQUE

Le président fraîchement élu a tenu une de ses promesses de campagne en ouvrant les portes de son palais au public. 

Los Pinos, résidence officielle du président du Mexique de 1935 à 2018, qui va être transformée en musée.
Los Pinos, résidence officielle du président du Mexique de 1935 à 2018, qui va être transformée en musée.
Photo Drkgk

En décembre dernier, une foule de mexicains a pu pénétrer dans le palais de Los Pinos, la résidence présidentielle. La promesse du nouveau président, André Manuel Lopez Obrado (AMLO), de rendre au public ce luxueux palais 14 fois plus grand que la Maison blanche a été tenue. Il a été décidé qu’il devienne un musée, et il accueillera cet automne une exposition de 600 œuvres religieuses rapatriées d’Italie.

La campagne d’AMLO s’est appuyée sur une promesse de moralisation de la vie publique, et Los Pinos apparaissait alors comme un symbole des excès des dirigeants mexicains. « Cette résidence est hantée. Même en la nettoyant, ce bâtiment restera problématique » avait-il déclaré pendant sa campagne électorale. 

La résidence abritait déjà un certain nombre d’œuvres d’art commandées par les anciens présidents, ou bien prêtées par les musées nationaux. Parmi les centaines de curieux venus visiter Los Pinos depuis décembre, quelques-uns se sont alors étonnés de découvrir une résidence vide d’objets d’arts et de tableaux. Selon un porte-parole du ministère de la culture, le lieu est présenté « tel qu’on l’a trouvé, le premier décembre à minuit », au lendemain de l’investiture du nouveau président.

Les œuvres d’arts prêtés par le Musée National des Beaux-Arts lui ont été retournées. Quant aux autres, elles pourraient se trouver dans d’autres résidences présidentielles. Elles seront bientôt remplacées par des œuvres rapatriées d’Italie. Ces 600 ex-voto peints, réalisés entre le XVIIe et le XXe siècle, étaient des offrandes faites par les paroissiens à leur église. 

Sorties clandestinement du pays, ces œuvres ont été restituées en mars, et seront exposées au public cet automne, dans la résidence présidentielle. L’identification de ces œuvres s’est faite grâce à une base de données d’objets volés, à partir de laquelle les Carabinieri italiens ont recherché des thèmes iconographiques typiquement mexicains, comme Notre Dame de Guadalupe. Les investigations les ont menés à la collection de l’héritier d’Eugenio Cefis, un magnat milanais des hydrocarbures.

Ces représentations populaires, parfois peintes sur de simples morceaux de cartons, sont représentatives de l’identité artistique mexicaine, à la fois religieuse et populaire, qui a notamment inspirée les peintres muralistes. Ces objets ancrés dans la vie quotidienne du peuple, semblent en phase avec les aspirations d’AMLO, qui a élu domicile dans une banale maison du sud de la capitale.
 

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