Privée de soutien financier, la société qui gère la Gaîté Lyrique risque la faillite après cinq mois de fermeture due à une occupation illégale.

C’est à nouveau un cri d’alarme sur la pérennité de son existence que lance la direction de la SAS Gaîté Lyrique, vingt-quatre heures à peine après que l’équipe a réinvesti le lieu, occupé pendant plus de cinq mois par de jeunes migrants. « Abandonnée par la Ville de Paris, la Gaîté Lyrique est en grand danger », titrait hier le communiqué de sa direction et de ses associés, dénonçant la « volte-face du propriétaire du bâtiment et collectivité partenaire, malgré les résolutions du Conseil municipal », en particulier celle rassurante de Carine Rolland, adjointe à la Culture, le 9 avril dernier. « Nous pourvoirons à toute forme d’indemnité si elle est nécessaire », avait-elle alors déclaré. Ce qui ne semble plus être le cas.
« Pourtant, dans la perspective d’une relance de l’activité, la Ville de Paris a mandaté sa Direction des affaires culturelles (DAC) pour organiser et planifier, chaque semaine, les modalités de refinancement nécessaires à la réouverture du lieu et à la préservation des emplois », rappelle la Gaîté Lyrique. « Ce dialogue de gestion, entamé dès décembre 2024, a permis d’identifier la gravité des pertes et de partager les risques économiques et sociaux. Évaluées à plus de 3 millions d’euros, ces pertes, intégrant les frais directs liés à l’occupation et les pertes d’exploitation de la SAS et des partenaires artistiques, nécessitent des soutiens financiers complémentaires pour viser le rééquilibrage du modèle économique ».
Interrogée après la diffusion du communiqué de la Gaîté Lyrique, la Mairie de Paris répond : « Conformément à ses engagements, annoncés lors du dernier Conseil de Paris, la Ville a déclenché, dans des délais extrêmement courts, le versement du solde de 1,346 million d’euros pour un budget total de 3,159 millions d’euros versé à la Gaîté Lyrique en 2025. Ce versement doit permettre à la Gaîté Lyrique de rouvrir. »
Un versement de 1,346 million d’euros qui « correspond à la subvention habituelle », souligne la Gaîté Lyrique. « Pour rappel, notre budget annuel est de 9 millions d’euros, financé à 30 % par la Ville et à 70 % par l’autofinancement. L’engagement exprimé par la Ville à maintes reprises allait bien au-delà de cette subvention. La Mairie sait très bien qu’en renonçant à compenser une partie des pertes d’exploitation, elle met notre institution en danger de mort. Tout le monde le sait, y compris les équipes de la DAC, qui ont largement travaillé sur ce dossier. » Et sa direction de rappeler que « toutes les autres occupations ont fait l’objet d’un soutien de la Ville de Paris, qui a trouvé des solutions de relogement, puis compensé une partie des pertes d’exploitation. Pourquoi pas la Gaîté ? »
Pour l’heure, Arty-Farty (40 % des parts), Arte France (20 %), Makesense (20 %), SINGA Global (20 %) les actionnaires fondateurs de la société qui gère la Gaîté Lyrique, travaillent à un nouveau scénario pour éviter la fermeture des lieux. Lorsque la perspective d’une sauvegarde judiciaire est évoquée, la direction préfère ne pas répondre, mais techniquement la SAS est proche d’un dépôt de bilan.
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La Mairie de Paris refuse d’aider la Gaîté Lyrique, menacée de dépôt de bilan
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