États-Unis - Grèce - Restitutions

Collection Leonard Stern

La Grèce inaugure une exposition controversée d'objets d'art issue d'une collection américaine

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 4 novembre 2022 - 340 mots

ATHÈNES / GRÈCE

L'un des plus prestigieux musées privés d'Athènes a inauguré jeudi une exposition d'objets d'art de l'âge du Bronze issue d'une collection américaine dont la provenance a suscité une controverse au sein des experts.

Objets de l'âge du bronze issus d'une collection américaine exposés au Musée d'art cycladique à Athènes, en novembre 2022. © Paris Tavitian / Museum of Cycladic Art.
Objets de l'âge du bronze issus d'une collection américaine exposés au Musée d'art cycladique à Athènes, en novembre 2022.
© Paris Tavitian / Museum of Cycladic Art

Intitulée « Homecoming » (Retour à la maison) et exposée au musée d'art cycladique jusqu'au 31 octobre 2023, l'exposition présente quinze des 161 antiquités, « de valeur archéologique unique » de l'âge du Bronze, qui faisaient partie de la collection du milliardaire et philanthrope américain Leonard Stern.

Le retour de ces objets fait partie d'un accord négocié par le ministère de la Culture grec et approuvé par le Parlement en septembre. Il prévoit que la collection complète soit exposée au Metropolitan Museum of Art de New York (Met) jusqu'en 2033, puis que tous les cinq ans quinze objets d'art retournent à Athènes en échange de prêts d'antiquités grecques au musée.

Mais cet accord a été critiqué, notamment par le principal parti d'opposition Syriza qui considère que la collection Stern a été exportée illégalement, et considérée comme le « blanchiment » des fruits de la contrebande d'antiquités.

Pour l'Association des archéologues grecs, Stern est un « bénéficiaire avéré de découvertes archéologiques passées en contrebande » et l'accord crée un mauvais précédent en permettant à de riches collectionneurs d'éviter la justice. D'après l'association, le milliardaire a déjà possédé une idole en marbre de l'âge du Bronze provenant de Sardaigne, ensuite saisie en 2018 dans la collection du milliardaire Michael Steinhardt pour trafic d'objets illégal.

Face à ces critiques, le gouvernement a affirmé que si l'affaire avait été portée devant les tribunaux, il aurait été peu probable que la Grèce reçoive ne serait-ce qu'une fraction de la collection car il était généralement extrêmement difficile de prouver de manière concluante une provenance illégale.

Le ministère grec de la Culture s'efforce de conclure des accords pour le rapatriement des antiquités sans recourir à la voie judiciaire. Son objectif principal est le retour des marbres du Parthénon en Grèce détenu par le British Museum de Londres depuis le 19e siècle.

Cet article a été publié par l'AFP le 3 novembre 2022.

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