Disparition

Karl Lagerfeld, une passion pour le livre et la photo

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 27 février 2019 - 396 mots

PARIS

Le couturier disparu à l’âge de 85 ans accumulait les livres et a découvert sur le tard la photographie.

Paris. Dans la vie de Karl Lagerfeld, les histoires de maisons ou d’appartements se sont succédé, superposées souvent, racontées aussi régulièrement dans des magazines ou des livres photos. Ses collections de meubles, de peintures, d’objets ou de photographies ont été dispersées parallèlement au fil de ventes aux enchères ou de dons. Art déco ou XVIIIe siècle, aucune de ses passions n’a échappé aux ventes publiques entre 1975 et 2000 pour la dernière chez Christie’s, à la suite d’un redressement fiscal.

Seuls ses livres, catalogues d’expositions ou revues ont été épargnés, répartis dans ses différentes propriétés sur d’immenses rayonnages de bibliothèques. Peinture, sculpture, architecture, photographie, design ou littérature, chaque mois le couturier achetait des centaines de livres, parfois en plusieurs exemplaires (400 livres environ par mois en 2006 quand nous l’avions rencontré) qui s’accumulaient dans son hôtel particulier parisien. « Je ne pourrais pas vivre sans livres, sans papier pour dessiner ou écrire. Je suis ravi de découvrir cette accumulation de savoirs, d’images et de mots. C’est un besoin physique. Je suis pris de panique si je n’ai pas tout sous la main », disait-il.

Dans les espaces du 7, rue de Lille, acheté à Claude Berri, la librairie (La Librairie 7L) jouxte le studio photo tout autant rempli de livres. Mais à la différence de cette passion pour le livre née de ses nombreuses lectures durant l’enfance, l’intérêt de Karl Lagerfeld pour la photographie a été plus tardif. Il n’aurait jamais pu être photographe si Éric Pfrunder, directeur de l’image chez Chanel, ne l’avait poussé un jour de 1987, à faire des photos pour un dossier de presse de la marque qui ne lui convenait pas.

Si le photographe n’a pas supplanté le talent du couturier, la passion pour ce médium a donné naissance à des collaborations étroites avec l’éditeur allemand Steidl, à des campagnes photos pour Chanel ou pour des magazines de renom. Ces dernières ont fait le tour du monde et ont été ainsi été exposées à la Maison européenne de la photographie en 2010 et au Salon de la photo en 2011. Tout récemment, ce fut au tour de Paris Photo 2017 de l’inviter à créer un parcours dans la foire. Le directeur artistique de Chanel et de Fendi, déjà affaibli, ne s’était cependant pas montré.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°518 du 1 mars 2019, avec le titre suivant : Karl Lagerfeld, une passion pour le livre et la photo

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