Jonathan Meese, peintre de l'excès

Par Vincent Delaury · L'ŒIL

Le 12 février 2015 - 330 mots

Artiste Né en 1970 à Tokyo, Jonathan Meese est une star au look rock’n’roll. Cheveux longs, barbe hirsute, lunettes noires… Cet enfant terrible de la scène berlinoise met son corps en scène, que ce soit par le biais d’une peinture brutale ou par la réalisation d’installations et de performances à travers le monde.

Pour son retour à la Galerie Templon, quatre ans après sa dernière exposition, l’artiste néo-expressionniste présente une vingtaine de peintures mêlant Parsifal de Wagner à Alex de Large, le héros d’Orange mécanique de Kubrick, via un éternel retour sur le passé sombre de l’Allemagne. Ses compositions, chaos de formes et de couleurs, regorgent de grands coups de pinceau libres et d’écritures balafrées s’étalant sur des fonds noirs. Les inscriptions, les croix, la pâte à modeler, les objets du quotidien, fixés à la glu, sont légion dans son travail qui fonctionne telle une fabrique faisant feu de tout bois : « J’exhume pour consumer, mon corps est le réacteur d’une immense expérience de recyclage des déchets d’un monde pollué et d’images intoxiquées. » Lorsqu’il est à son meilleur, à savoir quand il épure au maximum ses tableaux ou à l’inverse les surcharge ad nauseam, Jonathan Meese est un redoutable peintre ! En outre, par-delà son narcissisme affiché – l’artiste multiplie les autoportraits le sexe en érection –, il faut savoir que Meese cherche à retrouver, au sein du magma de la matière picturale, l’énergie créative du dernier Picasso et des artistes pariétaux et primitifs.

1970 Naissance à Tokyo
1995-1998 Étudie à l’Académie des beaux-arts de Hambourg, avec Franz Erhard Walther
1998 Biennale de Berlin
2002-2003 « L’amour », première exposition personnelle à la Galerie Daniel Templon
2005 Participe à l’exposition collective « Dionysiac » au Centre Pompidou
2006-2007 « Mama Johnny », rétrospective au Magasin de Grenoble
2012 « GRAPHIK » : exposition de ses gravures à la Galerie Catherine Putman
2015 « Parsifal de Large », cinquième exposition personnelle à la Galerie Daniel Templon, jusqu’au 21 février

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Jonathan Meese, peintre de l'excès

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