Hervé Loevenbruck

« Je peux m’emballer pour un réverbère », s’amuse Hervé Loevenbruck. On le croirait presque, tant le parcours de ce trentenaire enthousiaste témoigne d’un goût impatient pour le partage et le coup de cœur.« J’aime l’émotion, insiste-t-il, j’ai besoin d’échanges et de provoquer des rencontres. »
C’est à Saint-Germain-des-Prés qu’il inaugure en janvier 2001 son petit local de la rue de l’Échaudé. L’ancien étudiant en marketing et finances est alors déjà fin collectionneur. Il confesse une fascination précoce pour le « pouvoir de l’image », aime Chaissac, Artaud ou Gursky et se passionne pour les « œuvres généreuses, audacieuses, les œuvres à tiroir, celles qui rayonnent, celles qui nourrissent chaque jour. » Gursky justement, qu’il achète au tout début des années 1990 et revend pour ouvrir sa galerie.

Loevenbruck emmène avec lui Philippe Mayaux et le jeune Bruno Peinado. « Je voulais créer une famille », explique-t-il simplement. Six ans, quinze artistes et un prix Marcel Duchamp plus tard, la galerie s’est largement imposée sur le devant de la jeune scène française. Et même si l’intéressé s’en défend, il y a comme un label Loevenbruck. La famille s’est agrandie, mais la manière reste la même : décomplexer les acheteurs, « rendre tout possible aux artistes », et, ajoute le galeriste dans un sourire, « avoir raison avant que le marché ne donne raison ! »