Musée - Politique culturelle

Françoise Nyssen scénarise les prêts d’œuvres

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 12 juin 2018 - 520 mots

PARIS

Le ministère a réuni dans un « catalogue des désirs » 477 œuvres des collections nationales destinées à être prêtées en région.

Françoise Nyssen, ministre de la Culture, 2017
Françoise Nyssen, ministre de la Culture en 2017-2018
Photo MC / Didier Plowy

L’initiative n’est pas révolutionnaire mais elle ambitionne d’impulser une dynamique. Depuis longtemps, les musées en région sollicitent et obtiennent des musées nationaux des prêts pour leur expositions temporaires. La nouveauté dans cette composante du plan « Culture près de chez vous » est que la démarche est inversée et organisée.

Les musées nationaux ont en effet désigné 477 œuvres de leurs collections susceptibles d’être prêtées, rassemblées dans un catalogue dénommé « Catalogue des désirs ».  La version papier du catalogue ne compte que 225 numéros, mais il est prévu que les oeuvres soient à terme toutes référencées dans le une base en ligne. Le ministère espère ainsi que les établissements en région auront envie de bâtir des expositions autour d’un ou quelques objets du catalogue. 
 
Les musées en région (principalement municipaux) ne sont d’ailleurs pas les seuls bénéficiaires. Le ministère souhaite que des bibliothèques, des monuments historiques accueillent ces prêts. En principe ce ne sont que des lieux publics, le plan d’Aurélie Filippetti qui voulait inciter les entreprises à accueillir des œuvres est donc bel et bien enterré.

L’autre particularité dans ce programme, est que les prêts pourront être plus longs « de 6 mois à 1 an » dit la ministre, contre trois mois en moyenne pour des prêts habituels pour des expositions temporaires.

Un musée universel

Ces 477 œuvres rassemblées par les deux pilotes du projet que sont Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans et Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen, ne sont pas vraiment des chefs-d’œuvre « iconiques », au sens de la Joconde ou de La liberté guidant le peuple.  Mais ce ne sont pas pour autant des rogatons.  On compte ainsi 3 Picasso, un Titien (un portrait de François 1er), un Georges de La Tour, 3 Delacroix … Curieusement, dans la catalogue papier tout du moins, il n’y a aucune toile impressionniste.

La caractéristique de cette anthologie est justement d’être une anthologie. Toutes les disciplines (peintures, sculptures, manuscrits, objets de design …), toutes les époques, toutes les cultures sont représentées dans un véritable musée universel. On y trouve même des objets inattendus, notamment de nombreuses tenues vestimentaires :  le manteau du Colonel Denfert-Rochereau, la veste de char de Charles de Gaule, un maillot de Michel Platini. La visée pédagogique est naturellement très appuyée avec de nombreux tableaux qui illustrent les livres scolaires d’histoire : Marat assassiné, le portrait de Chateaubriand par Girodet ou celui de Victor Hugo par Bonnat. 

L’art contemporain n’est pas absent, loin de là et compose environ 10 % des 225 œuvres connues. Si la part belle est consacrée aux artiste français (Boltanski, Fabrice Hyber, Alain Séchas, Camille Henrot )… les étrangers ne sont pas absents : Jorge Pardo, Amélia Pica. Les deux sélectionneurs ont tenu à référencer de grandes installations, pour favoriser les expositions avec peu d’œuvres ou dans des sites, à l’instar d’Haarp de Laurent Grasso ou La Passerelle #2 de Katinka Bock.

Tous les musées nationaux ont été sollicités, notamment Le Louvre qui constitue 20 % des prêts.

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