Italie - Politique culturelle

En Italie, des coupes budgétaires dans la culture, très politiques

Par Olivier Tosseri, correspondant en Italie · lejournaldesarts.fr

Le 25 avril 2025 - 397 mots

Giorgia Meloni supprime 1,8 million d’euros aux institutions les plus prestigieuses, sauf celles soutenues par ses alliés.

Le Pavillon international de la 60e Biennale de Venise, 2024. © Matteo De Mayda
Le Pavillon international de la 60e Biennale de Venise.
© Matteo De Mayda
Courtesy Biennale de Venise

Le mois d’avril est traditionnellement celui des auditions de la commission Culture au Sénat italien. Les parlementaires se sont cette année penchés à la fois sur la réforme du Code des biens culturels et du paysage, visant à modifier le rôle des surintendances, et sur l’instauration d’une « journée nationale de l’habit historique ». Mais c’est la répartition des ressources financières allouées aux institutions, instituts, associations et fondations culturelles en 2025 qui a suscité un certain émoi. Le gouvernement Meloni a inscrit d’importantes coupes budgétaires dans sa loi de finances pour 2025. Il réduit de 1,8 million d’euros les ressources mises à la disposition du ministère de la Culture pour soutenir les différentes fondations et institutions culturelles. Certaines des plus prestigieuses sont concernées.

La dotation publique du Festival des Deux Mondes de Spolète sera réduite de 100 000 euros, celle de la Triennale de Milan de 150 000 euros, et la Quadriennale de Rome perdra 50 000 euros. La Fondation de la Biennale de Venise, qui a reçu en 2024 près de 16 millions d’euros du ministère, le montant le plus élevé versé aux différents bénéficiaires, devra affronter un manque à gagner d’environ 800 000 euros. Sont également concernés, quoique dans une moindre mesure, le FAI (Fondo per l’Ambiente Italiano), divers événements musicaux, centres d’études et de recherche.  

Certaines entités ne sont toutefois pas concernées par les restrictions : le Festival des Villes identitaires recevra 500 000 euros. Organisé chaque année par la Fondation des Villes identitaires, proche du parti politique de Giorgia Meloni, il vise « à faire connaître les racines culturelles et artistiques des bourgs et des villes d’Italie en impliquant les associations culturelles locales ».

Sans surprise, la droite a voté de manière unie ces dispositions au sein de la commission Culture du Sénat. Le Parti démocrate de centre-gauche s’est abstenu, tandis que le Mouvement 5 Étoiles a voté contre. L’opposition fustige à l’unisson « un gouvernement qui pénalise des réalités contribuant depuis des années à valoriser notre patrimoine et à le promouvoir dans le monde. Il favorise en revanche ses amis, ce qui n’a rien à voir avec l’intérêt public. » Elle rappelle la promesse faite par Giorgia Meloni en arrivant au pouvoir : « le temps du copinage et du favoritisme en faveur de la gauche dans le monde de la culture est terminé. »
 

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