Le collectionneur belge laisse un héritage décisif dans la scène artistique chinoise qu’il a contribué à façonner.

Le baron Guy Ullens de Schooten, grand collectionneur d’art contemporain chinois, est mort à l’âge de 90 ans samedi 19 avril 2025. « Après une carrière réussie dans les affaires, il s’est consacré aux arts et à la philanthropie, notamment en s’engageant dans la scène artistique contemporaine chinoise dès les années 1980 », a publié sur son site l’UCCA Center for Contemporary Art à Pékin, qu’il avait cofondé.
Né en 1935 à San Francisco, Guy Ullens était le fils du baron et de la baronne Jean et Marie-Thérèse Ullens, issus d’une lignée anoblie en 1693 par Charles II d’Espagne, alors que la Belgique était sous domination espagnole. Son père fut notamment diplomate à l’ambassade de Belgique en Chine.
Après un diplôme en droit et un MBA de l’Université de Stanford, Guy Ullens a intégré l’entreprise familiale de sucre de betterave Tirlemontoise, jouant un rôle clé dans son expansion en Asie dans les années 1980. C’est lors de ces activités qu’il rencontre sa seconde épouse, Myriam, qu’il épouse en 1999. Celle-ci décèdera tragiquement en 2023, assassinée par son beau-fils, le fils de Guy Ullens, à la suite d’un litige successoral.
Avec elle, Guy Ullens constitue une collection importante d’environ 1 500 pièces, d’abord centrée sur l’art antique chinois, puis orientée vers l’art contemporain, motivée par leur rencontre avec l’artiste Ai Weiwei et par l’envie de « promouvoir les jeunes artistes ».
Leur collection est décrite comme « universelle » sur le site de leur fondation suisse. Elle comprend, entre autres, des œuvres de Huang Yong Ping, Xu Zhen, Ai Weiwei, mais aussi d’artistes occidentaux tels que Tracey Emin, Rashid Johnson, et d’artistes d’Afrique et du Moyen-Orient : Tayou, Hassan, Sharif.
En 2007, le couple fonde le Ullens Center for Contemporary Art, devenu un véritable carrefour de la scène artistique chinoise dans le quartier 798 de Pékin, reconverti en village d’artistes. Ils vendent le musée en 2017 à un groupe d’investisseurs chinois, qui le rebaptise « UCCA Center for Contemporary Art ».
La vente de sa collection atteint des records. En 2013, La Cène de Zeng Fanzhi, version satirique du tableau de Léonard de Vinci, est adjugée à 23,3 millions de dollars, soit la plus haute enchère jamais atteinte pour une œuvre d’un artiste asiatique contemporain.
« Son héritage perdure encore dans les institutions qu’il a fondées » et contribuera à « façonner et d’inspirer le travail et la mission de l’UCCA », a déclaré le musée. Depuis, l’institution s’est en effet agrandie. En 2018, elle ouvre une première antenne – UCCA Dune – à Beidaihe (à 300 km à l’ouest de Pékin), puis une deuxième en 2021 à Shanghai – UCCA Edge – et enfin un troisième lieu à Yixing : l’UCCA Clay Art.
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Disparition du baron Ullens, fondateur de l’UCCA à Pékin
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