Disparition de Jean-Daniel Compain

Il y a quelques jours un communiqué de presse annonçait l’annulation de la prochaine édition du salon BAD+ qui devait se tenir à Bordeaux en mai prochain en raison « d’une situation imprévue affectant temporairement la capacité de l’équipe à assurer le bon déroulement de l’événement ». « La situation imprévue » était l’hospitalisation de son organisateur, Jean-Daniel Compain, décédé soudainement à Paris dans la nuit du 4 février à l’âge de 74 ans.

Après des études en commerce international, Jean-Daniel Compain déroule une première partie de carrière dans divers secteurs, notamment la publicité, le nautisme et le conseil. C’est en 1996 qu’il rejoint Reed Expositions France en tant que directeur général du pôle Culture, Luxe et Loisirs. Pendant 10 ans, il supervise des manifestations tels que le Salon du Livre, le Salon Nautique de Paris et la Fiac. C’est sous son mandat que Paris Photo s’est hissé au rang de première foire mondiale dédiée à la photographie.

En 2016, après avoir quitté Reed Exhibitions, il fonde Next Opus, une société dédiée à la conception et à l'organisation d'événements culturels. La même année, il reprend l'organisation de la Biennale des Antiquaires pour sa 28ᵉ édition avec un succès mitigé.

Très attaché à sa ville natale, il fonde en 2021 Bordeaux Art + Design (BAD+), un salon visant à positionner Bordeaux sur la scène internationale de l'art contemporain. Stéphane Corréard (contributeur au Journal des Arts) se rappelle : « Nous l’avions suivi dans les débuts de l’aventure BAD à Bordeaux, convaincus comme lui de l’importance d’aller chercher de nouveaux collectionneurs, et du potentiel d’attractivité d’une ville emblématique de l’art de vivre, célèbre mondialement. Grand professionnel, il avait d’emblée proposé un modèle intelligemment pensé et mis en œuvre avec finesse et diplomatie ». En 2022, il cofonde, avec Julien Frydman, Offscreen, un événement parisien dédié aux pratiques expérimentales de l'image.

BAD+ est marqué par le sort. En 2022, disparaissait brutalement la première directrice artistique de la foire, Jill Silverman van Coenengrachts. L’an dernier, Marie Maertens, directrice artistique de la troisième édition avait rendu son tablier estimant que le profil de la foire ne lui convenait plus.

Doté d’une personnalité attachante qui pouvait parfois être rugueuse, il laisse le souvenir d’une figure marquante du marché de l’art. La République l’avait honoré en 2017 du grade de chevalier de l’ordre des arts et des lettres.