Christian Lhopital

Il l’exerce comme il respire, et les figures qu’il fait apparaître sur les murs sont animées d’un étrange souffle de vie. Nées dans la matière poudreuse de la mine de plomb, elles ont l’allure de drôles de monstres, élastiques et hybrides, qui semblent comme flotter dans un espace onirique. Un monde étrange et inquiétant.
La cinquantaine, originaire de Lyon où il vit et travaille, Christian Lhopital fait partie de ces artistes discrets qui font une œuvre forte et singulière à l’écart de tout tapage médiatique. Ses sculptures dérisoires et ironiques faites de peluches couvertes de peinture résolument blanche composent de petites saynètes animalières qui conjuguent l’enfantin, l’absurde et le ludique. Un contrepoint humoristique au dessin. Quelque chose de grinçant et de risible, de grave et de sérieux est à l’œuvre dans l’art de cet artiste qui, l’air de rien, en dit bien plus sur la condition de l’être, sa fragilité, voire sa vanité, que toute glose prétentieuse.
Christian Lhopital étant fidèle à la galerie Polaris depuis plus de vingt ans, on ne peut que regretter de ne pas l’avoir vu plus souvent ici ou là. On le retrouve cet automne à Paris ainsi qu’au MAC de Lyon avec tout un lot d’œuvres récentes et de compositions toujours aussi impressionnantes.