Charlélie Couture - Artiste

Par Céline Garcia-Carré · L'ŒIL

Le 28 mars 2019 - 571 mots

Artiste -  Entre l’atelier et la scène, Charlélie Couture ne choisit pas. Musicien, écrivain, peintre, photographe et sculpteur, sa créativité s’exprime sous différentes formes et cela n’a rien d’une posture, c’est un état de nature, un mode de vie.

Dans une même journée, il consacre plusieurs heures à l’écriture, puis avance sur une peinture, retravaille quelques photographies et compose. Cette perméabilité entre les arts lui vient de son enfance à Nancy, suivant son père, Jean-Pierre Couture, professeur d’histoire de l’art devenu antiquaire et décorateur, dans les musées et salles de vente : « Il m’a expliqué le rapport des couleurs, le signifiant des sujets. Face aux œuvres, j’ai considéré la forme comme étant la conséquence d’un fond. » Le déclic se produit lors d’une exposition sur le dadaïsme qu’il visite à 12 ans : « Je me suis dit que c’était ce que je voulais faire », se souvient-il. C’est sans doute le refus de toute hiérarchie et de cloisonnement entre les arts que cristallise Dada qui fascine tant le garçon.

De Hals à Pincemin, en passant par Duchamp

En parallèle de son attrait pour les arts plastiques, sa grand-mère l’initie à la musique de Poulenc, Debussy, Satie ou encore Fauré. À 15 ans, il fait ses premiers concerts et commence à exposer, puis finance ses études aux beaux-arts de Nancy en se produisant sur scène. C’est à cette occasion qu’un professeur reconnaît son talent musical, lui conseillant toutefois de choisir un médium artistique « car les gens apprécient peu la polyvalence ». Loin de le dissuader, ce conseil encourage CharlÉlie Couture à explorer toujours plus sa sensibilité polymorphe. Il nourrit un temps l’ambition de devenir metteur en scène de cinéma : « J’aurais pu y développer la musique, l’écriture et l’image. » Sa formation lui permet d’acquérir un savoir-faire technique en peinture, photographie, vidéo, gravure mais, pour lui, « l’art est la conséquence d’un geste qui, à la différence de l’artisanat, n’est pas prémédité ». Il s’ouvre aux influences de Frans Hals, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Marcel Duchamp, Antoni Tàpies, David Hockney, Jeff Koons ou encore Jean-Pierre Pincemin : « Ils m’ont donné l’autorisation. »

Dès 1978, pour sa thèse de fin d’études, CharlÉlie Couture présente des photos, des textes et des peintures et autoproduit un premier disque, 12 chansons dans la sciure. En 1981, sort son quatrième album Poèmes rock qui le propulse sur le devant de la scène française. Il fonde la même année le groupe de photographes, peintres et poètes « Local à louer ». En 2003, CharlÉlie Couture s’installe à New York où il tient une galerie d’art durant cinq ans, sans délaisser sa création. La ville lui inspire notamment des perspectives faites de silhouettes peintes sur des photographies ou encore de saillantes sculptures en métal aux allures totémiques. De retour en France en 2017, il vient de sortir un nouvel album et présente ses toiles de grand format au Musée Paul Valéry de Sète. Preuve, s’il en fallait une, de l’inépuisable créativité de ce « poète rock » qui cultive une relation intuitive avec le monde qui l’entoure pour mieux la partager avec d’autres.

Biographie

26 février 1956
Naissance à Nancy 


1978
Sa thèse de fin d’étude s’intitule Polymorphie de l’esprit

 

1981 
Sortie de l’album Poèmes rock, fonde « Local à louer » et publie Manifeste de l’art rock


2010 
Inauguration de The RE Gallery à New York


2014 
Rétrospective « CharlÉlie, NCY-NYC » , à la Galerie Poirel de Nancy


2019 
Sortie de son album Même pas sommeil. Exposition au Musée Paul Valéry à Sète

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : - Artiste

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