Bruxelles fait des étincelles

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 12 avril 2011 - 847 mots

En dépit de la crise économique, le dynamisme des acteurs du marché de l'art est plus que jamais de mise dans la capitale de l'Europe.

Sur le marché de l’art européen, Bruxelles possède un atout majeur : sa forte concentration de collectionneurs rend la place belge toujours aussi attrayante. Pour cette raison, nombreux sont les marchands des pays limitrophes, à commencer par les Français de la Biennale des antiquaires de Paris, à venir gonfler chaque début d’année les effectifs des participants de la Brafa (Brussel Antiques & Fine Art Fair). La foire d’antiquités a gagné en puissance et accru sa réputation, attirant toujours plus d’amateurs d’art. Au point de décider les organisateurs de la foire d’arts premiers programmée en juin, Bruneaf (Brussels Non European Art Fair), de créer un salon d’hiver « pendant la période où Bruxelles s’illumine de sa grande foire internationale d’antiquités organisée sur le site prestigieux de Tour & Taxis », déclare le marchand bruxellois Pierre Loos, président de Bruneaf. Ils étaient trente-quatre exposants en arts premiers pour la première édition de ce nouveau « Winter B Sablon », prévu du 19 au 23 janvier. Comme pour la Bruneaf, y étaient associés les galeries d’art d’Extrême-Orient de la Boaf (Brussels Oriental Art Fair) et neuf spécialistes de l’archéologie regroupés sous le nom d’« Ars Antiqua Brussels » (AAB). « À la AAB, qui est une variante de la Baaf (Brussels Ancient Art Fair) de juin, nous acceptons la participation de galeries non membres l’IADAA (The International Association of Dealers in Ancient Art) », explique le marchand pilote Jacques Billen, de la galerie bruxelloise Harmakhis. Selon ce dernier, le succès de la Baaf et celui prometteur de AAB, vaut la réputation de la section des « Antiquités classiques » de Tefaf (The European Fine Art Fair) de Maastricht.

Considérée à tort comme l’arrière-cour du Parcours des mondes parisien, la Bruneaf, dont l’accueil et la convivialité restent exemplaires, s’enorgueillit de la participation annuelle d’une dizaine d’antiquaires parisiens venant à la rencontre d’amateurs belges, mais aussi chinant pour leur compte auprès de confrères belges. C’est ainsi qu’un fétiche Kongo exposé dans une galerie bruxelloise en juin 2010 s’est retrouvé quelques mois plus tard à la Biennale des antiquaires à Paris. « À Bruneaf, on découvre des objets que l’on pourrait trouver à Paris, sauf qu’ils sont moins chers à Bruxelles, s’amuse un collectionneur parisien qui fait chaque année un saut à Bruneaf. Les bonnes affaires sont à enlever le premier jour, voire la veille du vernissage ».

Grand raout belge, le Salon international de la céramique ancienne, organisé ces dix dernières années au château d’Enghien en Wallonie, a trouvé cette année un nouvel emplacement à Bruxelles, dans le prestigieux décor de l’hôtel de Merode, situé à deux pas du quartier de Sablon et de l’avenue Louise. Pour attirer un plus large public d’amateurs, la manifestation s’ouvre cette année aux objets pour lesquels les collectionneurs du Nord de l’Europe ont traditionnellement un fort attrait. Sous la nouvelle appellation « Salon international de la céramique ancienne et des objets de collection », l’événement s’étend désormais à l’archéologie européenne, aux sculptures, bronzes et armes, à l’étain et l’orfèvrerie, aux objets de vertu, aux miniatures, livres et pendules, aux arts asiatiques et objets de curiosité et de vitrine. 

Optimisme des galeries
Mais Bruxelles ne jure pas que par ses foires et salons. Si, dans le Sablon, quartier historique des antiquaires à Bruxelles, plusieurs enseignes d’antiquités touchées par la crise ont récemment cédé leur place à des boutiques de chocolats ou de vêtements, nombre d’entre elles affichent un optimisme à toute épreuve. Le marchand d’arts premiers Patrick Mestdagh inaugure en juin de nouveaux locaux qui lui permettront de tripler son espace d’exposition. Il assure avoir plus travaillé l’an dernier dans sa galerie que sur les quatre salons auxquels il participe (Brafa, Bruneaf, Parcours des mondes et Foire d’art tribal de San Francisco), grâce à une exposition d’objets exceptionnels célébrant ses quinze années de carrière.

Installé non loin du Sablon, le marchand d’art moderne Patrick Derom entend bien faire mouche avec son accrochage de collages d’Alberto Magnelli qui démarre le 29 avril. À deux pas de là et à cette même date, Anne Autegarden rouvre en solo une galerie d’arts décoratifs du XXe siècle, après deux ans d’absence dans la capitale belge. Côté ventes publiques, notons l’arrivée d’un nouveau challenger pour la société de ventes Pierre Bergé & associés implantée depuis cinq ans à Bruxelles : fondée par le commissaire-priseur Philippe Serck et ses associés, Isabel Maenaut et Éric La Pipe, la maison Brussels Art Auctions (BAA), qui a soufflé sa première bougie le 30 mars au Sablon, a de vraies perspectives de développement. 

BRUNEAF XXI, BAAF et BOAF du 8 au 12 juin, quartier du Grand-Sablon, Bruxelles, vernissage le 8 juin 15h-21h, exposition le 9 juin 11h-19h, le 10 juin 11h-20h, le 11 juin 11h-19h et le 12 juin 11h-17h, www.bruneaf.com, www.baaf.be, www.boafair.be

11e SALON INTERNATIONAL DE LA CÉRAMIQUE ANCIENNE ET DES OBJETS DE COLLECTION, du 29 avril au 2 mai, 11h-18h, hôtel de Merode (Cercle de Lorraine), place Poelaert, Bruxelles, www.ceramiqueancienne.be

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°345 du 15 avril 2011, avec le titre suivant : Bruxelles fait des étincelles

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