Numérique

Bruno Monnier : L’Atelier des lumières est la plus grosse installation multimédia au monde

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 26 mars 2018 - 672 mots

PARIS

Bruno Monnier est président-directeur général de Culturespaces, qui inaugurera le 13 avril 2018 l’Atelier des lumières au 38-40, rue Saint-Maur, Paris-11e.

L’Atelier des lumières ouvre à Paris le 13 avril, en quoi consiste ce nouveau lieu géré par Culturespaces ?

Il s’agit du premier centre d’art numérique créé à Paris. Nous allons y proposer des expositions immersives monumentales où des œuvres d’art numérisées sont projetées sur les murs et les sols, accompagnées de musique. Ce centre prend place dans une fonderie du XIXe siècle, la Fonderie Plichon, rénovée et aménagée au terme d’un chantier de deux ans et d’un montant de 9 millions d’euros. Il s’agit d’un site de 2 000 m2 et de dix mètres de hauteur offrant une surface de projection de 3 300 m2, balayée par 140 vidéoprojecteurs. Ce qui en fait la plus grosse installation multimédia fixe au monde.

En quoi ce lieu se distingue-t-il des Carrières de lumières des Baux-de-Provence que vous gérez également ?

Nous travaillons avec les mêmes équipes qu’aux Carrières. Nous avons repris le même principe, la même technologie, mais en apportant des améliorations notables. Dans la grande halle, nous avons conservé le modèle du programme long consacré à de grandes figures de l’histoire de l’art, l’exposition d’ouverture est ainsi dédiée à Klimt. En outre, nous avons créé un nouveau dispositif consacré à l’art contemporain, le Studio. C’est le collectif turc Ouchhh qui inaugurera ce lieu, dont la programmation changera tous les quatre mois. Dans cet espace, le public pourra aussi prendre un verre dans un bar immersif. Par ailleurs, nous avons essayé de multiplier les expériences tout en tirant parti des éléments architecturaux de ce site industriel. Par exemple, dans le réservoir, le visiteur trouvera un système inédit lui permettant d’interagir avec les images projetées. Dans la tour de séchage, il pourra en revanche faire l’expérience d’une image qui se décline à l’infini grâce à l’utilisation de nombreux miroirs. Enfin, une partie de l’exposition immersive se reflétera sur l’eau, présente dans le bassin.

Combien de visiteurs espérez-vous ?

Nous tablons sur 300 000 à 400 000 visiteurs la première année, mais nous sommes prudents, car l’offre muséale et culturelle est très riche à Paris. De plus, ce type de manifestations est un nouveau mode d’exposition, donc il faut faire venir les gens. Nous faisons ce pari, car nous croyons vraiment à l’essor du numérique.

L’offre à Paris est en effet pléthorique et concurrentielle, pensez-vous qu’il y ait un créneau pour ces manifestations ?

Aujourd’hui, 50 % des gens ne vont jamais au musée. Je pense que le numérique est un outil formidable pour franchir ce mur sociologique. Ce type de rencontre avec l’art qui est moins intimidante peut vraiment servir de déclic en donnant envie au public d’aller au musée par la suite. Par ailleurs, les expositions numériques possèdent un autre atout majeur ; elles permettent de rassembler des chefs-d’œuvre disséminés à travers le monde que l’on ne peut plus réunir dans le cadre d’expositions, car certaines œuvres sont parfois trop fragiles pour être déplacées, et le coût des transports et assurances pour de tels projets reste très élevé. La réalisation d’expositions immersives est néanmoins très complexe, et les moyens technologiques engagés coûteux. Pour le public déjà familier des musées, nos expositions offrent en outre une manière totalement inédite d’appréhender les œuvres, car il ne s’agit pas d’une contemplation statique, mais d’une expérience émotionnellement très puissante. Et c’est une tendance lourde : les études des publics montrent clairement que les visiteurs n’aspirent plus seulement à regarder des œuvres, mais à vivre de véritables expériences dans l’art.
 

Centre d’art numérique
L’Atelier des lumières présentera des spectacles immersifs constitués de reproductions monumentales d’œuvres d’art mises en mouvement et en musique.

550 000
C’est le nombre de personnes qui visitent chaque année les Carrières de lumières des Baux-de-Provence.

« Admirer dans ses moindres pixels la reproduction numérique du fameux “Baiser” de Klimt, projeté sur 10 m de haut au son d’une musique enveloppante. Ce sera possible dèsle vendredi 13 avril prochain. » Julien Duffé, Le Parisien,14 novembre 2017.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°711 du 1 avril 2018, avec le titre suivant : Bruno Monnier : L’Atelier des lumières est la plus grosse installation multimédia au monde

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