Bart van der Leck - Composition N° 3

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 19 mars 2013 - 345 mots

Le Centre Pompidou vient de s’enrichir d’une œuvre pionnière de l’abstraction en remportant aux enchères, à Londres, une œuvre historique de Bart van der Leck, fondateur du mouvement De Stijl, jusque-là absent de ses collections.

313 250 £
Bart van der Leck fait son entrée au Centre Pompidou avec une enchère à six chiffres obtenue lors de la vente Christie’s du 7 février 2013, à Londres. Un résultat attendu pour une œuvre importante qui vient renforcer la section De Stijl du MNAM, grâce au soutien financier de la Clarence Westbury Foundation.

Kröller-Müller
L’enchère s’explique aussi par la provenance prestigieuse de Composition n° 3, qui fit partie de la célèbre collection d’Helene Kröller-Müller (1869-1939), fondatrice du Musée d’art moderne d’Otterlo, aux Pays-Bas.

1916
Un millésime exceptionnel pour cette peinture à la caséine sur éternit (fibrociment) réalisée l’année où Bart van der Leck rencontre Piet Mondrian à Laren (Hollande-Septentrionale). Une rencontre déterminante qui débouchera, l’année suivante, sur la création de la revue De Stijl.

De Stijl
D’abord revue d’art plastique et d’architecture, De Stijl devient un mouvement artistique sous l’action de ses leaders, Theo van Doesburg et Piet Mondrian. Chantres de l’abstraction, ils prônent l’usage systématique des couleurs primaires et des formes pures appliquées à tous les arts. Composition n° 3, œuvre fondatrice de ce postulat, engendra des créations aussi radicales que la chaise rouge et bleue de Gerrit T. Rietveld (1918).

Bart van der Leck
Ancien élève des Arts décoratifs d’Amsterdam, Bart van der Leck s’aventure à partir de 1910 sur les chemins de l’abstraction. De 1914 datent ses premiers contacts avec les Kröller-Müller, qui commandent à l’artiste un vitrail pour le siège social de leur compagnie. Le couple lui achète, en 1916, son tableau La Tempête qui fait un usage exclusif et inédit des couleurs primaires. Le radicalisme de sa palette fait forte impression sur Mondrian, qui s’en inspire directement. En revanche, sous l’influence de ce dernier, Bart van der Leck fait un pas décisif vers l’abstraction. En témoigne Composition n° 3, à l’origine une scène de moissonneurs, qui relègue définitivement au passé Millet ou Van Gogh.

Légende photo

Bart van der Leck, Composition n° 3, 1916, caséine sur éternit, 69,9 x 190,3 cm, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°656 du 1 avril 2013, avec le titre suivant : Bart van der Leck - Composition N° 3

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