Nomination

Adrien Goetz, historien de l’art et romancier : un jeune homme doué installé à l’Académie

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 12 décembre 2018 - 534 mots

PARIS

1966 Naissance à Caen (Calvados) dans une famille tournée vers l’enseignement : son père est professeur de mathématiques, sa mère professeure de lettres. Après une scolarité en Normandie, Adrien Goetz poursuit ses études au lycée Louis-le-Grand à Paris. Le jeune homme réussit le concours de l’École normale supérieure, promotion 1986. De ses années passées rue d’Ulm, Adrien Goetz se remémore dans le livre de Marie-Laure Delorme De bons élèves (éd. Stock) la bibliothèque, « trésor de l’École, le vrai secret de son excellence à travers les générations ». L’étudiant se souvient y avoir croisé l’historien Georges Dumézil quelques mois avant son décès : les livres ont déjà leur importance. Il obtient son agrégation d’histoire en 1989.

1998 Grâce à sa thèse « La revue “L’Artiste”, une revue de combat des années romantiques (1831-1848) », menée sous la direction du professeur Bruno Foucart, il obtient son doctorat en histoire de l’art, point d’orgue d’études universitaires qui l’ont vu être successivement élève à l’École normale supérieure de Pise (Italie), assistant en littérature française à l’université de Yale (Connecticut), pensionnaire du département des Estampes auprès de Laure Beaumont-Maillet à la Bibliothèque nationale de France, professeur d’histoire de l’art aux ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris, chargé de cours à la donation Lannelongue et conseiller auprès de Jean-Pierre Bady, premier directeur de l’Institut national du patrimoine. En 1999, Adrien Goetz devient maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne (Paris-IV), poste qu’il occupe toujours.

2003 Cette année est marquée par la publication du premier roman de l’historien de l’art. Dans Webcam (éd. Le Passage), Adrien Goetz met en scène un artiste contemporain imaginaire nommé « Gossec » plongé dans une enquête et une traque numérique. Mais c’est avec La Dormeuse de Naples (éd. Le Passage) en 2004 que l’écrivain obtient son premier succès littéraire. L’ouvrage, qui narre les aventures imaginaires d’un tableau perdu signé Jean-Dominique Ingres entre Naples, Paris et Rome, est récompensé par le prix des Deux Magots et le prix Roger Nimier. Avec Intrigue à l’anglaise (éd. Grasset, 2007), l’écrivain crée les personnages de Pénélope, jeune conservatrice du patrimoine, et de Wandrille, journaleux à ses heures. Les enquêtes de Pénélope continuent d’occuper les pages de trois autres romans policiers, mêlant avec gourmandise polar et histoire de l’art.

2007 Après avoir collaboré au début des années 2000 avec les magazines L’Œil et Zurban, Adrien Goetz participe à la création de la revue Grande Galerie, le journal du Louvreà la demande d’Henri Loyrette, alors président-directeur du Louvre. Il dirige toujours la revue sous la présidence de Jean-Luc Martinez. Il est également chroniqueur pour le quotidien Le Figaro, livrant chaque lundi coups de cœur et critiques sur le monde de l’art et du patrimoine.

2018 Il est élu le 17 mai 2017 au fauteuil précédemment occupé par l’écrivain Pierre Dehaye (1921-2008) dans la section des membres libres, et installé le 5 décembre 2018 à l’Académie des beaux-arts. À l’Institut, l’homme de théâtre Hugues R. Gall a accueilli par ces mots le nouvel académicien : « Nous avons compris que vous n’êtes ni un universitaire classique, ni un fort en thème, ni un historien de l’art traditionnel, ni un chroniqueur de talent, et encore moins un fabricant de romans historiques, nous avons compris que vous êtes un artiste. »

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°513 du 14 décembre 2018, avec le titre suivant : Adrien Goetz, historien de l’art et romancier : Un jeune homme doué installé À l’Académie

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