Le photographe René Burri crée une fondation au sein du Musée de l’Élysée

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 3 juin 2013 - 578 mots

LAUSANNE (SUISSE) [03.06.13] - Le Musée de l’Élysée accueille la Fondation René Burri créée à Lausanne ce lundi 3 juin 2013. Une convention de dépôt de vingt ans renouvelable par tranche de dix ans a été signée ce jour entre le célèbre photographe de l’agence Magnum et le Musée de l’Élysée.

C’est la première fois que le Musée de l’Élysée héberge une fondation. « Nous avons été à l’écoute des problématiques, des souhaits de René Burri et avons suggéré un modèle », déclare Sam Stourdzé, directeur du musée. « Grâce à une dotation annuelle du Canton de Vaud, un poste pour assurer la conservation et la valorisation du fonds René Burri va être créé au sein de nos locaux accompagné d’un budget de fonctionnement. » Une dotation annuelle dont le Canton de Vaud refuse pour l’instant de communiquer le montant.

Le fonds René Burri comprend un jeu complet des contacts, de négatifs et un vintage de chaque image, quand il existe, ainsi que la bibliothèque et une grande partie de la documentation de celui qui photographia Che Guevara à la Havane, un cigare à la bouche. Après le fonds Chaplin reçu en dépôt en 2011 et constitué d’environ 10 000 photographies, c’est donc un autre fonds illustre, œuvre d’une vie, qu’accueille le musée pour la photographie de Lausanne.

Approché plusieurs fois par différentes institutions ou en relation avec elles, René Burri a donc choisi comme son ami Henri Cartier-Bresson la voie de la fondation pour préserver son œuvre, la montrer et permettre aux chercheurs d’y accéder, mais à la différence du co-fondateur de Magnum il a préféré opter pour une institution muséale déjà existante comme structure d’accueil.

Zurichois d’origine et installé à Paris depuis plusieurs années, René Burri qui a fêté cette année ses 80 ans, continuera à être commercialisé par Magnum.

« Les musées doivent réinventer les approches de la collection », estime Sam Stourdzé. « Mon souci n’est pas d’être propriétaire coûte que coûte, mais d’être sûr que l’on peut conserver et valoriser les fonds que l’on reçoit. Je préfère un contrat de vingt ans avec des moyens pour mener à bien le travail sur une collection plutôt que de tenter de l’acheter et de ne plus avoir les ressources financières ensuite. »

« Nous n’accueillons plus un seul fonds, un seul dépôt si nous n’avons pas trouvé les moyens d’en financer sa conservation et sa valorisation », souligne le directeur du Musée de l’Élysée. « Que ce soit le fonds Jean Mohr, le fonds Chaplin ou le fonds Marcel Imsand, à chaque fois, nous sommes allé rechercher des ressources supplémentaires et avons créé des postes. L’accueil de la fondation René Burri est un modèle que j’entends développer. »

Et Sam Stourdzé de conclure : « Outre la compétence et la renommée du musée, c’est aussi le développement du musée à moyen terme qui a convaincu René Burri. Car tout cela s’inscrit également dans la dynamique de notre déménagement à moyen terme sur le site du pôle muséal en cours de construction à Lausanne qui nous permettra de doubler nos espaces, de créer notamment des espaces d’expositions pour les collections permanentes. »

Un pôle muséal qui regroupera à l’aube des années 2020, le Musée de l’Élysée, le Musée de design et d’art appliqués contemporains (Mudac) et le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne dans le nouveau bâtiment en cours de construction sur l’ancien site de la Compagnie ferroviaire suisse de Lausanne, situé en bordure de gare.

Légende photo

René Burri - © Photo Vishal Soniji - 2013 - Licence CC BY 2.0

Le Musée de l'Elysée à Lausanne - © Photo Sandro Senn - 2009 - Licence CC BY-SA 3.0 

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