Une église miraculée

L’association \"Sauvez Venise\" se rend indispensable

Le Journal des Arts

Le 21 novembre 1997 - 363 mots

Les longs travaux de restauration de l’église Santa Maria dei Miracoli se sont achevés le 8 octobre, alors que se tenait la réunion annuelle des membres de l’association “Sauvez Venise”?, qui a contribué au financement. Désormais indispensable, celle-ci prépare déjà d’autres interventions.

VENISE. Construite entre 1481 et 1489 sur un projet de Pietro Lombardo pour commémorer une apparition de la Vierge, Santa Maria dei Miracoli est l’un des plus beaux exemples de l’architecture lombarde, mêlant l’esprit de la Renaissance au style byzantin, dans une riche polychromie. En 1986, les historiens de l’art Sydney Freedberg et John Pope Hennessy avaient attiré l’attention de l’association “Sauvez Venise” sur l’état alarmant de l’église. Restaurée quelques années plus tôt, les problèmes causés par une intervention malheureuse au XIXe siècle n’avaient pu être résolus. Au cours de cette restauration, le double revêtement de marbre des façades intérieures et extérieures avait été cimenté sur les murs de brique, détruisant l’ingénieux système imaginé par Pietro Lombardo pour permettre l’évaporation de l’humidité : un espace aménagé entre les panneaux et les murs de brique, sur lesquels ils étaient maintenus par des crochets en bronze. Les marbres se sont imprégnés d’eau salée, et le problème a empiré après la Seconde Guerre mondiale avec l’affaissement du sol dû aux extractions de gaz dans la lagune. Menées par la surintendance aux Biens artistiques de Venise, trois années d’études préliminaires ont été nécessaires. Finalement, les panneaux de marbre ont été décrochés, immergés pendant trois mois dans une solution d’eau ionisée pour les nettoyer du sel, puis remontés selon la méthode d’origine. D’autres interventions ont été effectuées sur place. Le projet a reçu l’aide financière du Getty Grant Program et de l’association “Sauvez Venise”.

D’autres projets
Forte de ses revenus annuels de 600 000 dollars (3,6 millions de francs), celle-ci prépare d’autres interventions, comme la restauration des façades de Santa Maria Formosa (par le comité britannique “Venise en péril”) et de Santa Maria del Giglio (par le comité suisse). Le problème des changements climatiques a été largement évoqué lors de la réunion annuelle de l’association et une lettre officiellement adressée au gouvernement italien pour demander l’installation de barrages dans la lagune afin de protéger Venise des inondations.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°48 du 21 novembre 1997, avec le titre suivant : Une église miraculée

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque