Musée

Une association amérindienne proteste contre une exposition du MET

Par Jérémie Glaize · lejournaldesarts.fr

Le 9 novembre 2018 - 316 mots

NEW YORK / ETATS-UNIS

L’Association « on American Indian Affairs » reproche au musée de ne pas avoir été consultée pour une exposition sur l’art indien.

Cantine polychrome de San Ildefonso amérindien
Cantine polychrome de San Ildefonso, vers 1860, exposée à « Art of Native America » au Metropolitan Museum of Art de New York
© Met

Le Metropolitan Museum a inauguré, dimanche 4 octobre, l’exposition « Art of Native America ». L’Association on American Indian Affairs (AAIA), qui défend la culture et les intérêts des communautés indiennes aux Etats-Unis et en Alaska, reproche au musée new-yorkais la présence d’objets qui ne devraient pas l'être et de ne pas avoir été consultée pour l’organisation de l’exposition. 

L’exposition, qui regroupe de nombreuses pièces et objets provenant du couple de philanthropes Charles et Valerie Diker, collectionneurs en art amérindien et indigène, présente pour la première fois des objets amérindiens sous l’étiquette d’art américain et non d’art tribal, afin de « recontextualiser ce que nous définissons comme appartenant à la culture américaine », précise le collectionneur.   

Shannon O’Loughlin, la directrice de l’AAIA, considère cependant que ces objets ne peuvent pas être considérés comme des objets d’arts, car, en tant qu’objets funéraires ou de cérémonies, ils devraient appartenir à leurs communautés respectives, ajoutant que leur présence dans des collections privées ne peut qu’être le fruit de trafics ou de pillages. L’AAIA a demandé le retrait des objets, dans l’attente qu’une consultation avec les communautés ne soit effectuée.

« Nous nous engageons de manière régulière et répétée avec les représentants des nombreuses communautés amérindiennes à travers le pays, dans le cadre des différents partenariats et consultations du musée », a indiqué un porte-parole du musée.

L’exposition présente dans l’aile américaine du musée plus d’une centaine d’objets, parmi lesquels des vêtements, des objets de cultes, des armes ou des masques, allant du IIe au début du XXe siècle. Indiquant qu’une telle exposition aurait, par le passé, été présentée dans d’autres galeries, Max Hollein a salué « un moment critique, où les conventions narratives de l’Histoire sont élargies afin de reconnaître et de célébrer des contributions culturelles longtemps marginalisées »

 

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