Un musée princier

Le fonds Thurn und Taxis à Ratisbonne

Le Journal des Arts

Le 8 janvier 1999 - 369 mots

La collection des princes Thurn und Taxis, acquise par l’État bavarois en 1993, vient de rejoindre son lieu d’exposition définitif : le château de Saint-Emmermann, à Ratisbonne. Depuis la fin novembre, il est possible d’admirer dans cette ancienne résidence de la famille princière un ensemble exceptionnel de 2 200 objets décoratifs, principalement du XVIIIe siècle.

RATISBONNE - Au cours de la vente des collections de la famille Thurn und Taxis qui a eu lieu en 1993, après le décès du prince Jean, l’État bavarois avait acquis 2 200 objets, empêchant ainsi la dispersion de l’un des fonds les plus représentatifs de l’histoire du pays. Verres, argenterie, mobilier, porcelaines, horloges, bijoux, armes, costumes, tabatières et statuettes étaient destinés à compléter les déjà très riches collections du Bayerisches Nationalmuseum.

Son directeur, Reinhold Baumstark, s’est ensuite vu confier la tâche d’ouvrir un musée spécifique qui restitue le goût de la cour entre le XVIIe et le XIXe siècle. Le Masrtal Museum (Musée des carrosses), situé dans le château de Saint-Emmermann, à Ratisbonne, a été choisi comme lieu d’accueil, fort opportunément puisque les Thurn und Taxis avaient acquis, en 1812, le couvent de Saint-Emmermann, transformant les bâtiments médiévaux en un palais susceptible de servir de résidence et de recevoir les collections familiales.

Ces dernières années ont été consacrées à la restauration, au classement scientifique et à l’installation du fonds prestigieux. Il en résulte un véritable cabinet de curiosités qui, à travers des objets remarquables, permet de deviner la vie mondaine très animée de la famille. On y retrouve aussi bien le service en cristal que le prince Charles Anselme avait fait réaliser en Bohême, entre 1775 et 1778, et dont toutes les pièces portent les armoiries de la famille, qu’un service de table en porcelaine produit par la manufacture de Nymphenburg. Les terrines en argent ont été exécutées à Ausgusta par Johann Damman, en 1759 ; l’extraordinaire ensemble de 55 tabatières en or et en émail a été fabriqué à Paris au milieu du XVIIIe siècle. Enfin, il faut admirer les porcelaines et les biscuits dorés du goût néoclassique le plus raffiné, ainsi que les bijoux de la famille, que portait il y a encore quelques années la princesse Gloria Thurn und Taxis.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°74 du 8 janvier 1999, avec le titre suivant : Un musée princier

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