Espagne - Musée

Un musée Goya au Prado

L’institution poursuit le redéploiement de ses collections

Par Juan Antonio Alvarez · Le Journal des Arts

Le 30 avril 1999 - 498 mots

MADRID / ESPAGNE

Dans le cadre du redéploiement de ses collections, le Musée du Prado, riche de la plus grande collection au monde d’œuvres de Goya, offre à ces toiles une nouvelle présentation permettant enfin de les rassembler dans un parcours cohérent.

MADRID (de notre correspondant) - Le Musée du Prado poursuit sa réouverture des salles au fur et à mesure que progressent les travaux de l’immeuble de Villanueva, dont l’achèvement est prévu pour fin juin ou juillet, nous a expliqué Fernando Checa, directeur de la pinacothèque. Aujourd’hui, c’est au tour des Goya de bénéficier d’un nouvel accrochage : 140 tableaux, regroupés pour la première fois, sont ainsi exposés aux deuxième et troisième étages de l’aile sud. L’installation est l’œuvre de Manuela Mena, chef du département de Peinture espagnole du XVIIIe siècle, dans le cadre du plan muséographique conçu par le directeur. La décoration des salles, comme celles des peintures flamandes, a été réalisée par l’artiste Gustavo Torner. Grâce à ce redéploiement, le troisième étage est rendu à la présentation des collections, alors qu’avant les travaux de rénovation de la toiture de l’immeuble, il était occupé par les bureaux de la direction, de la conservation et la bibliothèque. La décoration des nouvelles salles est assez voyante et discutable, particulièrement celle consacrée aux cartons de tapisseries. Les différents tons de vert ainsi que les moulures et les plinthes de marbre blanc disputent le premier rôle aux peintures et seront certainement critiqués.

Le parcours commence au deuxième étage. Après avoir contemplé la peinture espagnole du XVIIe siècle, le visiteur passe dans la salle qu’occupaient les cartons de Goya, aujourd’hui consacrée à la non moins brillante peinture espagnole du XVIIIe. Les premières salles proposent des natures mortes de Meléndez, des œuvres de José del Castillo y Bayeu, de Maella, Carnicero, et enfin Paret dont le musée possède une dizaine de toiles. De nombreuses œuvres ont été sorties des réserves pour cette section.

Dans ce panorama, Goya occupe naturellement une place de choix. La traditionnelle salle de La famille de Charles IV a été conservée en l’état, à l’exception des tondos figurant l’Agriculture, le Commerce et l’Industrie, transférés plus loin pour une meilleure présentation. La salle de la Guerre a été allégée, et les Dos et Tres de Mayo peuvent être maintenant contemplés face à face, aux côtés de deux portraits de Ferdinand VII. Puis le visiteur rencontrera Les peintures noires. Bien qu’il ait été décidé d’accrocher tous les Goya de manière définitive, ces deux salles sont provisoires : lorsque les travaux des toitures seront terminés, les deux pièces de la “Quinta del Sordo” (la maison du sourd) seront reconstruites suivant les photographies d’archives – telles qu’elles l’ont été pour l’exposition de 1996 commémorant le 250e anniversaire de la naissance du peintre aragonais. Enfin, les œuvres de la fin de sa vie sont exposées dans les deux dernières salles. Au troisième étage, après les cartons, les portraits et Las majas, une petite rotonde avec des dessins et des gravures clôt cette sorte de musée Goya.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°82 du 30 avril 1999, avec le titre suivant : Un musée Goya au Prado

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