Monastère de l’Escurial

Un Christ pudique

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1994 - 247 mots

Le crucifix sculpté par Cellini est revenu dans la chapelle des Docteurs.

MADRID - Le Christ en marbre blanc de Benvenuto Cellini, orgueil du monastère de l’Escurial, a repris sa place d’honneur dans la chapelle des Docteurs, d’où il avait été enlevé il y a plus d’un an pour être restauré. Cellini l’avait sculpté de 1559 à 1562, dans un marbre blanc de Carrare, afin qu’il "veillât" sur sa sépulture.

Le crucifix fut néanmoins acquis par les Médicis. En 1576, ils en firent don à Philippe II qui décida de le placer à l’Escurial. Cet imposant palais, situé à une cinquantaine de kilomètres de Madrid, fut construit à partir de 1563, à la suite d’un vœu fait par le souverain lors de la victoire de Saint-Quentin, remportée sur les Français le jour de la Saint-Laurent.

L’œuvre d’art a été soumise à un nettoyage approfondi, y compris la croix de marbre noir. Puis on a remplacé les chevilles de fer qui fixaient les membres au corps par des nouvelles chevilles en acier inoxydable. Enfin, on a gommé les traces des précédentes restaurations, dont la dernière eut lieu il y a trente ans.

Mais le restaurateur Alejandro Chamoro a encore une décision à prendre à propos du voile de toile blanche, ajouté à une date postérieure qui cache toujours pudiquement la nudité du Christ, afin de ne pas scandaliser les fidèles. Une pruderie que Cellini n’approuverait probablement pas, lui qui avait imaginé son Christ en croix, humble et dépouillé.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°3 du 1 mai 1994, avec le titre suivant : Un Christ pudique

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque