Ueno, une ville sous les musées

Le Journal des Arts

Le 21 janvier 2000 - 457 mots

Le parc de Ueno, à Tokyo, regroupe cinq grands musées, une salle de concerts, ainsi que de nombreux temples et pagodes. Entre le nouveau musée de l’Université des beaux-arts de Tokyo et les deux grandes extensions du Musée national, Ueno dispose d’une surface d’exposition de 56 000 m2, équivalente à celle du Louvre. Shuji Takashina, conservateur en chef du Musée d’art occidental, envisage aujourd’hui de « relier tous les édifices entre eux pour créer une ville souterraine ».

TOKYO (de notre correspondante) - Situé au nord-est de Tokyo, le parc de Ueno était autrefois le site d’un vaste ensemble de temples construits au XVIIe siècle par les shoguns Tokugawas pour protéger les abords du château d’Edo – la géomancie chinoise considérant le nord-est comme l’orientation la plus néfaste. À l’époque de la restauration de l’empereur Meiji, le lieu avait été le dernier centre de résistance des Tokugawas, et après leur défaite, en 1868, les premiers parcs de la ville y furent créés.

Aujourd’hui, Ueno regroupe le Musée national de Tokyo, le Musée d’art occidental, le Musée des sciences, une salle de concerts, le Musée royal, des temples et des pagodes, ainsi qu’une gigantesque ville de tentes pour les sans-abri. Déménagée à l’automne dernier pour l’inauguration du nouveau et magnifique musée où l’université de Tokyo expose sa collection d’œuvres d’art, surtout nihonga et yoga, elle s’est réinstallée sous les érables et les cerisiers. Le nouveau musée de l’Université des beaux-arts de Tokyo et les deux grandes extensions du Musée national se déploient sur une surface de 56 000 m2, et Shuji Takashina, conservateur en chef du Musée d’art occidental envisage la création dans le parc d’une vaste aire culturelle : “Les visiteurs se plaignent souvent de l’absence de restaurants et de boutiques dans le parc, ainsi que du manque de parkings pour les voitures et les cars. Nous projetons de creuser un sous-sol et de relier toutes les édifices, de créer une ville souterraine”. Interrogé sur la dureté de la roche à Ueno, il répond qu’“il est techniquement possible de la forer, le trajet du train à grande vitesse traversant bien la roche de la région de Tohoku ! En outre, cette ville souterraine constituerait un abri en cas de tremblement de terre important”.

Les difficultés administratives ne seront pas moins grandes que les problèmes techniques. Les musées concernés appartiennent à trois administrations différentes, et le projet devra également tenir compte de la municipalité de Tokyo, du personnel des gardiens et des Chemins de fer japonais dont les lignes passent à proximité. “Évidemment, ce projet sera extrêmement coûteux, mais nous l’envisageons sur une longue période, d’au moins dix ans”, explique le conservateur. Il a déjà constitué un groupe de travail qui doit rendre son rapport d’ici le printemps.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°97 du 21 janvier 2000, avec le titre suivant : Ueno, une ville sous les musées

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